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Attendre mon 3ème enfant en période Covid a, paradoxalement, été une merveilleuse expérience pour moi.
Elle m’a permis de me centrer sur moi, sur notre bébé. Nous avons vécu quelques mois collés serrés en famille, en couple, et cela a laissé toute la place à l’écoute, au partage, à la tendresse et à l’introspection. 

 

 

Le contexte dans lequel cette grossesse est arrivée :

  • Intérieur :

Après l’accouchement sous péri (faiblement dosée) de Loulou (notre 1er enfant) que j’avais très bien vécue, j’avais voulu tester un accouchement naturel pour la naissance de Chaton, notre 2ème enfant. Malheureusement, je m’étais un peu contentée de cette envie et à part quelques lectures et la certitude que le conditionnement mental jouerait pour beaucoup dans l’accouchement, je m’étais un peu arrêtée en chemin et m’étais retrouvée, en salle de naissance, les 4 fers en l’air, où j’avais, certes, accouché sans péri, mais clairement perdu mes moyens. Je m’étais, à tort, pensée prête alors que je n’étais en fait qu’en chemin et j’aurais vraiment vécu les choses de manière plus apaisée si j’avais eu le temps et l’intuition de m’y préparer en conscience.

Avant même de tomber enceinte de notre 3ème enfant, j’avais, cette fois, à l’esprit qu’un accouchement physiologique devait réellement se préparer, se travailler, bien en amont. Et je me sentais prête à m’investir pleinement dans cette grossesse. Je souhaitais en profiter à fond, explorer le plus de pistes possible et être pleinement à l’écoute de mon corps, de mon ressenti et de mes envies.

  • Extérieur :

Afin d’accueillir ce 3ème enfant avec plus de sérénité que lors de la naissance de notre 2ème enfant, nous avions choisi d’attendre que nos grands soient tous les deux scolarisés avant de « lancer » notre projet bébé. Je souhaitais pouvoir profiter de cette grossesse, me déplacer à ma guise à mes rdv médicaux et préparatifs, lire, et tout simplement vivre en priorité au rythme de ma grossesse, et non de mes enfants.

Après un an d’attente, j’ai appris ma grossesse en janvier 2020, alors que le Coronavirus commençait sa silencieuse propagation. Autant vous dire que nos plans ont donc été « légèrement » modifiés. Nous avons été confinés alors que je venais de passer l’échographie du 1er trimestre et que j’annonçais ma grossesse aux familles des enfants que j’accueille chez moi. Comme ces familles allaient désormais rester à leur domicile et que je devrais faire « l’école à la maison » à mes enfants, j’ai arrêté de travailler à la mi-mars 2020. Nous avons alors passé toute la fin de la grossesse en huis clos, tous les 4, Damien travaillant de la maison.

Dans un premier temps, je me suis dit que cette grossesse allait être très sportive : jongler entre une grossesse fatigante, deux enfants de 5 et 3 ans et l’instruction à faire tous les matins était à la fois une perspective réjouissante (nous aimons être collés serrés ici et le temps que nous avons ensemble est précieux pour nous quatre) et bien trop éreintante pour laisser place à une quelconque introspection. Finalement, elle a été merveilleuse. Damien, étant présent à la maison pendant toute ma grossesse, a pu véritablement m’épauler, me soutenir, me « porter » jusqu’à mon accouchement, gérant les taches ménagères, prenant le relais avec les enfants lorsque j’étais fatiguée, profitant du surplus de temps disponible pour continuer l’aménagement et la décoration de la maison. Nous avons choisi, par mesure de précaution, de rester confinés, entre nous, jusqu’à la rentrée de septembre des enfants. Personne n’a repris l’école, personne n’est retourné au travail avant cela. J’ai baigné dans un climat d’ocytocine pendant 6 mois. Mes enfants étant relativement grands et autonomes et jouant beaucoup ensemble (même sans nous), j’ai pu me reposer lorsque j’en avais besoin. J’ai pu lire, beaucoup, écouter des podcasts, méditer, faire du yoga, et vivre dans la bulle de douceur dont j’avais besoin. J’ai pu écouter mon corps, me connecter à mon bébé et je me sens reconnaissante d’avoir mis au monde un enfant dans ce contexte qui, contre toute attente, n’aurait pu être plus favorable.

 

1- Se renseigner : savoir pour avoir le choix

Je suis convaincue que « savoir, c’est pouvoir ». En se renseignant sur le déroulement physiologique d’un accouchement classique, sans complication, en connaissant le rôle des hormones dans ce processus, en sachant quelles attitudes, quelles positions, quelles actions favorisent la descente du bébé dans le bassin, en étant au courant des complications éventuelles et en sachant quelles sont les options pour que tout se déroule au mieux malgré tout, en comprenant pourquoi et comment les accouchements ont été surmédicalisés en Occident depuis 1 siècle, en acceptant que notre accouchement puisse différer du projet de naissance initialement prévu, on se donne le choix. Le choix du lieu où l’on souhaite accoucher, le choix de l’équipe médicale qui nous suit, le choix de notre position d’accouchement, le choix du rôle du conjoint, etc.

Ces connaissances, je les ai acquises, essentiellement, à travers deux supports :

  • Des livres, si essentiels pour se préparer :

Vous retrouverez ici les lectures qui m’ont tant appris et rassurée pendant ma grossesse.

 

Selon moi, le meilleur podcast parental ! Clémentine Sarlat y explique tous les bouleversements qui s’opèrent au moment où l’on devient parents. Elle y aborde des sujets très variés (les neurosciences cognitives et affectives, le sommeil chez l’enfant, le congé parental, l’alimentation du bébé et du jeune enfant, le lien d’attachement, etc.), en recevant, à chaque fois, des spécialistes dans leur domaine. De nombreux épisodes sont dédiés à la grossesse, à la naissance et au post partum et nous fournissent, à chaque fois, de nombreuses informations et pistes de réflexions. C’est d’ailleurs, à travers ce podcast que j’ai découvert Ina May Gaskin dont le livre est une référence internationale pour se préparer à accoucher.

Karine est une ancienne sage-femme québécoise qui partage, à travers son podcast, plein d’informations relatives à la naissance, bien trop méconnues par celles et ceux qui n’ont pas déconstruit l’image formatée de l’accouchement tel qu’on nous le présente dans la culture populaire (via les films, séries, ou les messages alarmistes des gynécologues obstétriciens …).
Elle a accompagné de nombreuses familles dans leurs enfantements et m’a donné tellement d’informations détaillées que j’ignorais (comme le fait que couper le cordon juste après la naissance est non seulement inutile mais dommageable pour le bébé par exemple).

À travers des témoignages de grossesses et d’accouchements tous plus différents les uns que les autres, Clémentine Galey, nous plonge dans l’univers de la maternité, sans pudeur ni tabous. On y est happé et on se surprend à passer du rire aux larmes au sein d’un même épisode tellement les mamans interviewées se livrent tout entières, avec leurs histoires et leurs émotions.

 

Sorti en janvier 2020, il accompagne, dans leur intimité, plusieurs couples pendant la grossesse et la naissance de leurs enfants. Le suivi de ces familles alterne avec les interviews de grandes figures de la naissance (Michel Odent, Julie Bonapace).

 

A force de me renseigner, les options qui s’offraient à moi me sont apparues plus clairement. Je savais de plus en plus ce à quoi j’avais droit, ce que j’étais en droit d’accepter ou de refuser, je connaissais les avantages, les inconvénients et les risques des différentes options possibles. J’ai appris quoi faire dans plusieurs situations et surtout, j’ai été renforcée dans ma conviction que mon corps savait faire, que mon corps saurait faire, qu’il en était capable.

 

2- Échanger avec notre partenaire et l’impliquer

Lors d’un projet de naissance physio, l’implication du 2ème parent est primordiale. Un des aspects positifs d’un accouchement naturel est que le papa a un véritable rôle à jouer. Il accompagne la maman et l’aide pleinement à faire naître leur enfant.

Pendant toute ma grossesse et mon accouchement, Damien m’a soutenue, portée, encouragée. Que ce soit physiquement, moralement ou psychologiquement, son rôle a été essentiel.

Il l’a pris très à coeur et a, lui aussi, écouté les podcasts et lu les livres les plus essentiels. Il était, tout comme moi, convaincu des nombreux bienfaits d’un accouchement naturel et très partant pour cette aventure qui lui a permis de prendre pleinement sa place.

Dans un contexte de covid, nous avons eu la chance de vivre cette grossesse vraiment ensemble. À partir de mes 2 mois de grossesse, Damien a travaillé de la maison et, à date, (soit 4 mois après la naissance de notre bébé), il n’est retourné que 3 jours dans les locaux de son entreprise. Le fait qu’il reste à la maison m’a permis de vivre de manière encore plus profonde cette grossesse. De son côté, bien que le contexte sanitaire l’ait tenu à l’écart des échographies des 2ème et 3ème trimestres, il s’est beaucoup impliqué.

Comme je l’ai dit plus haut, il a géré les enfants et la maison pendant une bonne partie de ma grossesse (qui, je dois l’avouer, a été assez éprouvante, physiquement 🙁 ). Grâce à lui, j’ai pu me reposer, rester allongée à chaque fois que j’en ressentais le besoin. Il a toujours fait plus que sa part, sans râler, avec beaucoup de compréhension, d’empathie et de dévotion.

Nous nous étions mis d’accord sur le projet de naissance souhaité : il serait mon relais auprès de l’équipe médicale afin de me permettre de rester dans ma bulle, connectée à mon cerveau reptilien (Toutes les questions / réponses passeraient donc par lui et non par moi, pour m’éviter de parler et donc de réfléchir et d’utiliser mon cortex préfrontal). Il savait comment soulager mes maux de dos, quel rôle jouer pendant le travail (en m’accompagnant par des points de pressions pendant les contractions, en connaissant les positions et les gestes qui me permettraient de récupérer au mieux pendant les phases de latence, en me faisant boire et manger sans que je n’ai à le formuler, en sachant identifier la phase de désespérance et m’encourager quand je perdrais pied, etc. ) .

Je pense que les accouchements naturels, préparés à deux, resserrent incroyablement les liens d’un couple. Nous nous aimions déjà très fort mais cette préparation nous a encore plus rapprochés car nous traversions quelque chose de fondateur pour nous (se préparer à avoir un nouvel enfant) et nous savions que nous formions une véritable équipe, un binôme solide et que nous pouvions compter l’un sur l’autre. J’ai d’ailleurs entendu que le fait de se préparer ensemble à une naissance physio (et au post partum) permettait aux couples de mieux vivre les mois difficiles qui suivent l’arrivée d’un bébé, ces mois où l’on a tendance à plus se disputer car la dynamique familiale doit se réajuster en période où le manque de sommeil et le chamboulement hormonal font que nous sommes, tous, à fleur de peau et communiquons moins. Et je confirme ce que j’avais entendu : j’ai l’impression que notre couple sort grandi de cette expérience et que j’aime mon mari encore plus qu’avant ! 😀

 

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3- S’inscrire au sein d’une structure correspondant à nos attentes

Hôpitaux de niveaux 1 à 3, cliniques privées, maisons de naissance, accouchements à domicile ou en plateau technique, chaque couple peut prévoir l’accouchement qui lui ressemble et dont il a envie. En ce qui me concerne, après avoir donné naissance deux fois en hôpital de niveau 3, j’aspirais, depuis longtemps, à enfanter en maison de naissance. À défaut d’avoir trouvé une maison de naissance à proximité de chez moi, je me suis inscrite dans une unité physiologique (qui fonctionnait selon le même modèle qu’une maison de naissance) au sein d’un hôpital. Voici les principales différences que j’ai trouvées par rapport à mes expériences précédentes :

  • J’ai bénéficié d’un suivi global par les 5 sages-femmes de l’unité et les ai vu, chacune, en alternance lors de mes rendez-vous mensuels, le but étant de réussir à créer suffisamment de lien avec chacune d’elles afin de me sentir en pleine confiance lors de l’accouchement. Contrairement aux rdv gynéco que j’avais eu à la va vite pour mes grossesses précédentes, ici, chaque rdv durait 1 heure, pendant laquelle nous discutions beaucoup. Le tutoiement était de mise, nous nous appelions par nos prénoms et elles prenaient toujours le temps de répondre à toutes mes questions avec beaucoup de bienveillance. J’avais leurs numéros de téléphone et pouvais les contacter aussi souvent que nécessaire si j’en ressentais le besoin. Je n’ai eu aucun examen intrusif pendant tout mon suivi (pas de toucher vaginal, sauf à ma demande le dernier mois pour vérifier l’ouverture de mon col) ni aucune échographie systématique.
  • Ces mêmes sages-femmes ont animé ma « préparation à la naissance« . Elle était composée de 5 séances :
    • La grossesse : ces maux et les cas pour lesquels se rendre à l’hôpital
    • Le travail : gestion des contractions et de la douleur + positions pour soulager le travail
    • (Je ne me souviens plus du thème de la 3ème séance 🙁 … )
    • Accoucher autrement
    • Suites de couches
  • Nous avons également pu bénéficier, Damien et moi, d’une séance en couple, seuls avec une des sages-femmes, pour nous permettre d’identifier et de travailler ensemble sur les différents points de pression selon la méthode Bonapace. Ces points de pression visent à détourner la douleur des contractions lors du travail afin de les rendre plus supportables.
  • On m’a également proposé deux séances d’acupuncture afin de réduire mes douleurs de grossesse, me redonner de l’énergie et me « rééquilibrer ». Ça a été plutôt efficace. 🙂
  • Le jour de l’accouchement, nous appelons la sage-femme présente à l’unité (ou la sage-femme de garde, directement, sur son portable si le travail a lieu le week-end ou la nuit), afin qu’elle nous accueille dans la salle de naissance nature de l’hôpital. Celle-ci est dotée de ballons, d’un immense canapé lit plein de coussins, sur lequel les futurs parents peuvent à loisir bouger, changer de position, se soutenir, d’une grande baignoire prévue pour le couple, de barres de tractions, etc. La lumière y est tamisée. La sage-femme reste aux côtés du couple de son arrivée à l’hôpital jusqu’à la rencontre avec leur bébé. Elle leur est dédiée, ne jongle pas entre plusieurs parturientes, comme ça devrait toujours être le cas  (#unefemmeunesagefemme). Elle l’accompagne vraiment, pleinement et peut rester en retrait si le couple le souhaite, mais toujours à proximité, prête à intervenir en cas de besoin.
  • J’ai eu 4 échographies (datation, 1er trimestre, 2ème trimestre, 3ème trimestre), contrairement à mes autres grossesses pour lesquelles j’avais une petite écho systématique lors de chacun de mes rdv mensuels. La rareté de ces échos, réalisées en dehors de l’hôpital, m’avait au départ beaucoup stressée car, cette grossesse suivant une fausse couche, j’avais été très angoissée à l’idée de perdre ce bébé-ci aussi. Finalement, une fois les premiers mois passés, l’absence de surmédicalisation m’a aidée à lâcher prise et à être plus à l’écoute de mon bébé, à tel point que nous n’avons pas voulu connaître le sexe de notre enfant avant sa naissance, rendant ce moment encore plus riche, plus beau et plus intense.

 

4- S’entourer d’une équipe bienveillante et encourageante

Indépendamment de l’équipe de sages-femmes de l’unité physio, j’ai choisi de me faire accompagner par des spécialistes bienveillants, encourageants qui ont contribué à renforcer ce cocon de douceur et de préparation que je m’étais créé :

  • Consulter un(e) ostéopathe :

Comme pour chacune de mes grossesses, mais également en post partum (ou même dans la vie de tous les jours), j’ai eu le réflexe d’aller consulter régulièrement mon ostéo. Durant la grossesse, la prise de poids est essentiellement concentrée au niveau du ventre et tout le corps essaie donc de compenser ce « déséquilibre », ce qui surexploite certaines zones habituellement peu sollicitées, d’où les douleurs fréquentes. Mon ostéo m’a bien aidée à garder un semblant de confort tout au long de ces 9 mois.

  • Faire appel à une doula :

Pour la première fois, je me suis fait accompagner par une doula. Encore bien peu connues en Frances, les doulas prennent tout leur sens dans nos sociétés modernes individualistes. Il y a un proverbe africain que j’aime beaucoup car il résonne en moi : « Il faut tout un village pour élever un enfant. ». Et, en effet, dans de nombreux pays sur cette planète, les mères ne sont pas les seules chargées de faire grandir leurs enfants. Elles sont accompagnées, soutenues par toute une communauté de femmes, il y a toujours quelqu’un à proximité des enfants : une tante, une grand-mère, une soeur … Nos sociétés patriarcales occidentales font, depuis mois d’un siècle, reposer sur les épaules des mères, la lourde tache d’élever, seules ou presque, les enfants. Elles vivent seules (la famille nucléaire ne vivant plus sous le même toit que la famille étendue), ne partagent plus leur vie avec leur village, connaissent à peine leurs voisins et s’occupent de leurs enfants sans soutien extérieur, en faisant bonne figure. Depuis une à eux générations, de nouvelles injonctions sont venues s’ajouter à celles (déjà très lourdes) qui existaient : elles doivent également se réaliser professionnellement, rester mince et le redevenir dès la naissance de leur enfant, ne pas s’oublier en tant que femme, se dégager du temps pour des loisirs dans l’air du temps, bref, elles sont supposées réussir sur tous les fronts, ce qui est, malgré toutes les injonctions qui leur sont faites, est tout bonnement impossible. Heureusement, les choses commencent à bouger. Les papas sont de plus en plus heureux de prendre leur place au sein de la famille, mais il n’en reste pas moins que les hommes ne bénéficient pas de réel congé paternité. Par conséquent, la préparation à la naissance et les premières semaines avec bébé incombent encore quasi exclusivement aux mères seules. Et puisque ces mêmes sociétés vont très, trop vite, elles ne laissent pas la place à l’introspection nécessaire à la future maman (cela est applicable au futur papa également d’ailleurs). Nous sommes tous plus ou moins coupés de l’être profond que nous sommes et devenons parents sans prendre la mesure de ce que cela représente pour nos corps, nos êtres, nos âmes, nos couples, nos vies. La doula, dans ce contexte, a un rôle essentiel : celui de soutenir, de prendre soin et d’encourager la maman en devenir pendant sa grossesse, elle peut également (à la demande des mamans) être présente en salle de naissance et enveloppe et guide la nouvelle maman après l’arrivée de son enfant. Elle permet de gagner en confiance et de se sentir soutenues dans nos choix.

J’ai adoré avoir une doula. Comme une bonne copine, on peut la joindre quand nous le souhaitons pour lui demander des conseils sur des champs très larges qui vont des détails techniques au moment de l’expulsion, à l’alimentation de la femme enceinte en passant par les positions pour bien dormir, comment récupérer entre les contractions, etc. Elle est complémentaire de la sage-femme puisqu’elle n’est pas spécialisée sur l’aspect médical (bien qu’elle ait énormément de connaissances très techniques sur la grossesse et l’accouchement) mais vraiment sur le soutien envers la mère et le couple. J’ai vu ma doula 5 fois : 3 fois avant la naissance et 2 fois après. Et à chaque fois, nous avons beaucoup échangé. Elle a également pris soin de moi en me massant, en me faisant des soins rebozo. Et elle nous a montré, à Damien et moi, comment il pouvait me soutenir, me porter pendant le travail et l’expulsion sans se faire trop mal lui-même (oui, dans une naissance physio, l’accouchement est éprouvant pour le papa aussi :  servir de « dossier » et porter une femme qui accouche n’est pas de tout repos !), elle nous a, tout comme la sage-femme lors de notre séance bonapace, montré les points de pression et nous avons aussi beaucoup préparé mon post partum avec elle (cela fera l’objet d’un autre article 😉 ).

  • Aller voir un(e) naturopathe :

Un mois avant mon terme, j’ai voulu aller voir une naturopathe pour :

    • booster mon système immunitaire en vue de l’accouchement et du post partum
    • faire le plein d’énergie pour être au top au moment de l’accouchement
    • prévenir et anticiper la chute hormonale qui survient après l’accouchement

Nous avons discuté de mon alimentation pour voir comment utiliser au mieux les ressources à ma disposition et elle m’a prescrit des compléments alimentaires.

 

5- Apprendre à s’écouter et à vivre au rythme de notre grossesse

C’est fou (quand j’y repense) comme je suis entrée dans ma bulle pendant cette grossesse. Encore une fois, le peu d’interactions avec l’extérieur, dans un contexte Covid, m’y a beaucoup aidée.  J’ai eu envie de supprimer toutes les ondes négatives et j’ai ressenti le besoin de me couper de toute forme de violence (exit les films ou séries avec des scènes sanguinolentes ou de la violence psychologique – nous avons de nouveau regardé l’intégrale de Friends). J’ai médité et fait du yoga prénatal, chaque jour ou presque, j’ai fait du ballon et je me suis préparée des playlists d’accouchement qui m’ont accompagnée pendant une bonne partie de ma grossesse (plutôt feel good le matin et très très détente – presque méditative – le soir). Je me suis sentie si bien, comme si j’étais déjà un peu ailleurs, me préparant entièrement à la venue de mon bébé. (Damien a d’ailleurs trouvé que j’allais peut-être un peu trop loin pour lui avec mes playlists détente ^^).

J’ai aussi été très à l’écoute de ce qui me faisait du bien et je n’ai jamais tiré sur la corde : je m’asseyais ou m’allongeais dès que je me sentais mal, faisais des siestes quand j’étais trop fatiguée. Cet été, j’allais me promener dans mon quartier quand je ressentais le besoin de marcher, etc. Je ne me suis mise aucune injonction, j’ai fait comme je sentais qu’il fallait que je fasse.

 

6- Préparer un projet de naissance détaillé

Pour les naissances de nos deux premiers enfants, j’avais préparé des projets de naissance assez brefs mais plutôt précis (ils se sont étoffés au fur et à mesure des naissances) de choses que je souhaitais mettre en place pour accueillir nos bébés. Mais, une chose m’avait terriblement fait défaut lors de la naissance de Chaton, notre deuxième enfant. Même si j’avais en tête qu’une naissance est toujours pleine d’imprévus, je ne m’étais pas véritablement préparée, à ce qu’on me propose en amont une naissance diamétralement opposée à ce que j’avais imaginé. Je me suis retrouvée avec un bébé en siège et la nécessité de pratiquer une version ou de le faire naître par césarienne alors que je souhaitais accoucher le plus naturellement possible, par voie basse et sans péri. Je l’ai mal vécu et je sais que, si j’avais d’emblée envisagé que l’issue de ma grossesse se passerait comme elle le pourrait (et non nécessairement comme je le voudrais), les choses auraient été très différentes.

Pour cette naissance donc, très au courant de ce que j’étais prête à accepter ou non, j’ai préparé un projet de naissance très complet (presque 3 pages word) avec mes attentes pendant chaque étape de l’accouchement (contractions, expulsion, naissance, délivrance, soins et suites de couches) ainsi qu’une note « pour le cas où certains actes seraient nécessaires » (quels types de péridurale / césarienne je souhaitais recevoir et comment procéder en post opératoire avec mon bébé).

J’ai discuté mon projet de naissance avec Damien et avec l’équipe des sages-femmes à qui j’ai remis un exemplaire (l’autre étant dans mon sac de maternité).

La clé, selon moi, est d’être renseignée et donc de pouvoir se faire une idée précise de ce que nous souhaitons, tout en étant prête à le remettre en question le jour J (pour raisons d’urgence médicale, pas pour le confort de l’équipe médicale, évidemment).

 

7- Supprimer les soucis logistiques pour se concentrer sur l’essentiel

  • Commencer tôt sa valise de maternité

Mes deux premiers enfants sont nés en avance, et je me revois encore, préparer ma valise de maternité pour la naissance de mon aîné … en plein milieu des contractions du travail. Pour le deuxième, j’avais voulu m’y prendre plus tôt, un mois à l’avance … mais il est né à 36+3 (soit alors que j’avais à peine entamé le truc). Cette fois-ci, dès le 6ème mois, j’ai commencé ma valise. J’avais des listes précises de ce dont j’aurais (potentiellement) besoin pour la salle de naissance ainsi que pour la maternité (pour bébé comme pour moi). Les trois derniers mois n’ont servi qu’à peaufiner la valise, en échangeant certaines choses contre d’autres, en ajoutant du non essentiel. J’étais prête, bien en amont, pour le cas où. Et cela n’a l’air de rien, mais je pense que ça contribue à se sentir prête puisque l’on sait que nous n’aurons pas ça à gérer. Nous pouvons donc extraire cette « to do » de notre néocortex et arrêter d’y penser.

 

  • Planifier l’organisation de la garde des grands bien en amont …

Un autre souci auquel nous nous sommes retrouvés confrontés pour la naissance de notre deuxième enfant était de savoir qui allait garder notre aîné le temps de l’accouchement. Comme il est né préma, nous n’avions pas encore anticipé qui serait d' »astreinte » pour décrocher, jour comme nuit, et répondre présent pour garder notre « grand » de 22 mois.

Je me souviens avoir essayé de joindre en catastrophe les grands-parents au milieu de la nuit et n’avoir, dans un premier temps, obtenu aucune réponse. Si on peut s’épargner ce petit stress de dernière minute, je pense qu’il faut sauter sur l’occasion. Donc, pour ce 3ème bébé, nous avons balayé large (un mois et demi avant le terme jusqu’à 10 jours après, on n’est jamais trop prudent !) et demandé à famille et amis qui pourrait accueillir les 2 grands le temps de la naissance. On avait un tableau excel avec qui appeler à quelle date et on faisait un petit rappel aux personnes concernées quelques jours en amont pour qu’ils se tiennent prêts au cas où. Et ça change tout, en terme de libération de l’esprit car l’angoisse de la garde des grands en plein accouchement, c’est vraiment loin d’être le top pour rentrer dans sa bulle.

 

  • Préparer la voiture et réviser l’itinéraire : 

À l’approche du terme, nous avons fait le plein d’essence, vérifié la pression des pneus et Damien est venu à l’hôpital, a visualisé l’entrée du parking, où se trouvaient les urgences gynécologiques, où se présenter si nous arrivions de jour, de nuit, etc.

 

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8- Anticiper le post partum

Dans la même lignée que les aspects logistiques, le fait de savoir comment m’organiser pour vivre le post partum le plus doux possible m’a permis d’affronter les dernières semaines sereinement. Cette période est toujours compliquée car nous sommes en convalescence et tenons, malgré tout, à être présente pour les aînés, sans compter les multiples injonctions qui nous sont adressées (vivre une vie normale – comme si nous ne venions pas de donner la vie – , avoir une maison propre, retrouver la ligne …). Dans la réalité, (injonctions mises à part car nous apprenons à nous en détacher) nous savons que les simples faits de s’alimenter, de prendre une douche ou même juste 1 minute pour aller faire pipi relèvent du parcours du combattant, alors anticiper son post partum est essentiel pour faire surface et ne pas se laisser (trop) déborder dans la période qui suit l’arrivée de son enfant. C’est la raison pour laquelle j’y dédierai un article entier, en espérant qu’il puisse vous aider.

Mais cela contribue également à libérer son esprit et aborder l’accouchement avec sérénité. En effet, avoir en tête que nous avons prévu certaines choses qui nous faciliteront la vie ensuite est très rassurant.

 

9- Ne pas hésiter à utiliser des petits coups de pouce

Enfin, quelques petits coups de pouce peuvent m’ont été bien utiles pour préparer mon accouchement.

  • Voici les vitamines et compléments alimentaires qui m’ont accompagnés pendant ma grossesse :
    (Je n’incite prendre les mêmes : j’indique juste ce que j’ai pris, en fonction de mes besoins)
    • Gynéfam (acide folique)
    • Fero-grad et Spiruline (pour booster mon apport en fer : la femme enceinte est souvent carencée en fer, or, elle a plus que jamais besoin de fer puisqu’elle va perdre beaucoup de sang en accouchant).
    • Thalamag (cure en magnésium, car j’étais vraiment ko pendant ma grossesse)

 

  • L’équipe de sages-femmes m’avait proposé de l’homéopathie à prendre le dernier mois, pendant le travail puis en suite de couches (avec pour effet d’aider à la dilatation du col, réduire les douleurs, la fatigue, etc.)
  • Elle m’avait également prescrit un mélange d’huile essentielles, avec un posologie étudiée, à n’utiliser que pendant le travail.
  • Le dernier mois, j’ai également bu des tisanes de feuilles de framboisier (pour préparer le col) et d’orties piquantes (pour limiter le risque hémorragique lors de l’accouchement), 3 fois par jour.

 

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J’espère que cet article vous a plu. Encore une fois, je n’ai pas su faire court … 🙂 Mais je tenais à partager ce qui m’a aidé avec vous car je peux vous dire que, grâce à tout cela, j’ai eu un accouchement top ! J’étais sereine et détendue, et tellement heureuse de la belle équipe que nous avons formée avec Damien.

Et vous, qu’est-ce qui vous a été utile pour préparer votre accouchement ? Quels conseils donneriez-vous à de futurs parents ?

Dîtes-moi tout !

 

À bientôt,

Céline.