Parmi les livres éducatifs que j’ai lu, celui-ci m’a particulièrement plu,
encore plus que les deux livres d’Isabelle Filliozat
(« Au coeur des émotions de l’enfant » et « J’ai tout essayé ») que je vous avais présentés.
Dans ce livre, Thomas Gordon nous rappelle à quel point les rapports de force sont inefficaces en matière d’éducation. Selon lui, penser que nous pouvons contrôler et soumettre nos enfants est un leurre, car viendra toujours un moment où l’enfant agira comme bon lui semblera (une fois délivré de notre présence physique – et des peurs de nos « représailles » – par exemple, ou lorsque, devenu adolescent, il aura l’occasion de faire ses propres expériences et sera capable de nous résister). Comme pour toute relation humaine – qu’elle soit amoureuse, familiale, amicale ou professionnelle – un rapport de domination avec l’enfant n’est donc pas constructif. À cela, il est préférable de créer une relation de confiance mutuelle et de responsabiliser nos enfants. La clé pour changer les comportements « inappropriés » de nos enfants est donc de les influencer et de leur apprendre à s’autodiscipliner.
Il nous explique, de manière concrète, en quoi les punitions (mais aussi les récompenses et les compliments ! ) sont inefficaces et comment nos enfants réagissent lorsque nous essayons de les contrôler. Vous l’aurez compris, T. Gordon prône une attitude moins autoritaire, (moins permissive également), et plus démocratique au sein des familles. Les outils concrets qu’il nous suggère pour y parvenir sont très intéressants. Il nous explique notamment :
- comment pratiquer l' »écoute active »,
- l’impact de l’emploi de messages « je » sur notre interlocuteur,
- comment résoudre les conflits par une solution sans perdant,
- l’importance de prises de décisions collectives et d’une gestion participative des tâches ménagères,
- comment aider nos enfants à résoudre eux-mêmes leurs problèmes, etc.
Une vraie pépite éducative qui a été une révélation pour moi, notamment concernant l’impact négatif des compliments sur l’enfant ! J’ai adoré le fait qu’il soit plein d’explications concrètes et de conseils pratiques. Il s’agit en fait quasiment d’un guide, facile à lire, consultable à souhait selon ses questions ou problématiques du moment car bien chapitré et détaillé.
Si vous ne l’avez pas lu, je vous le conseille donc vivement ! (J’ai d’ailleurs acheté « Parents efficaces » du même auteur, que je n’ai pas encore lu). Et pour ceux qui le connaissent déjà, l’avez-vous aimé autant que moi ? Dîtes-moi ce que vous en avez pensé !
À très vite,
Céline.
Je ne connaissais pas cet auteur mais ce que tu nous présentes me parle vraiment. J’essaie toujours au maximum de ne pas aller au conflit avec la Biscotte, nous ne l’avons jamais punie et nous haussons le ton le moins souvent possible. Et nous constatons que c’est toujours quand on lui explique calmement que les « crises » cessent immédiatement.
Tu m’as donné envie de lire ce livre qui vient de rejoindre ma liste « à lire » 😉
Je suis contente de te l’avoir fait découvrir alors. 🙂
À la maison, ce qui marche bien pendant les crises aussi, ce sont les câlins. Les enfants savent que ça les apaise et sont eux-mêmes demandeurs de câlins quand ils sentent qu’ils sont dépassés. Merci pour ton commentaire !!
Salut,
J’adore ton blog, tes différents articles m’intéressent énormément et me donnent plein de pistes et d’outils pour interragir avec mon bébé de 8 mois. Et je me retrouve complètement dans ta philosophie de l’enfance, tu exprimes et théorises tout ce en quoi je crois intuitivement ! Merci beaucoup de prendre le temps de partager des idées aussi chouettes et utiles !
J’ai une question à te poser car je ne suis pas sûre d’avoir le temps de lire ce livre prochainement : est-il vraiment nuisible de féliciter son enfant ? Il y a beaucoup de principes d’éducation bienveillante que je n’ai pas trop de mal à appliquer pour le moment, mais celui-ci me paraît hyper dur à tenir. J’aurais beaucoup de mal à m’y résoudre car spontanément j’adore féliciter mon bébé… Je sais qu’il ne faut pas le pousser à n’agir que pour nous faire plaisir et à se conformer à ce que l’on attend de lui, mais bon, c’est si chouette de le voir tout souriant et fier quand je le félicite… Et moi même ça me booste quand je suis félicitée et quand mon travail est reconnu par exemple au bureau.
Merci 🙂
Un immense merci pour ton commentaire qui, non seulement me touche beaucoup, mais me booste pour continuer à écrire. Quand on tient un blog, on le fait d’abord pour soi certes, mais aussi pour échanger, et lorsque certains articles ne reçoivent parfois aucun commentaire, on se dit qu’il n’a pas fait écho et que l’investissement que l’on y a mis (en terme de temps, d’énergie …) n’en valait pas forcément le coup … Enfin bref, merci, merci, merci : un petit mot comme celui-ci me fait ma semaine ! 🙂
Pour répondre à ta question sur les félicitations, en effet, les « pros » de l’éducation bienveillante considèrent qu’encourager un enfant nuit au développement de sa confiance en lui parce que, comme tu l’as si bien souligné à ton sujet, l’enfant se construit alors à travers le regard des autres et cherche leur approbation, leur satisfaction plutôt que de chercher à se satisfaire lui-même. Il grandit alors en espérant faire plaisir aux personnes qui l’entourent plutôt que d’être qui il veut être et risque de se perdre et de ne pas savoir comment se positionner. Alors, plutôt que de dire « Je suis fière de toi ! » (qui d’une part induit de vouloir agir pour satisfaire l’autre, et d’autre part pourrait sous-entendre que si on échoue, l’autre ne sera plus peut-être plus fier), ils préfèrent employer « Tu peux être fier de toi ! » – ce qui veut, en gros, encourage également l’enfant mais le positionne dans une forme d’action plutôt que de passivité.
Mais je pense que l’essentiel, en matière d’éducation, c’est avant tout de faire comme on le sent. Si tu penses véritablement que cela coule de source pour toi d’encourager ton enfant, que c’est une manière pour toi de lui montrer que tu es là, que tu le soutiens et qu’il t’épate par ses progrès, fais-le bien sûr ! Il vaut mille fois mieux croire en ce que tu fais plutôt que de vouloir changer tes habitudes pour suivre une « doctrine ». Personnellement, j’encourage encore beaucoup mes enfants (ainsi que ceux que j’accueille). Mais j’ai pris conscience en effet qu’il valait mieux les rendre responsables de leurs actes et leur apprendre à être fiers d’eux plutôt que de leur montrer que je suis fière d’eux. Alors j’essaie d’orienter mes phrases en disant en les rendant plus actifs (et donc en employant le « tu) et en insistant sur l’action qu’ils viennent de faire plutôt que sur la personne qu’ils sont, pour reprendre l’exemple de tout à l’heure : « Tu peux être fier de ce que tu as fait ! » ou encore « Tu n’avais encore jamais réussi à faire ça, tu te rends compte des progrès que tu as fait ! ». Dans l’idée c’est ce que j’essaie de mettre en pratique. Mais évidemment, il n’est pas rare que je dise encore « bravo ! » ou « c’est super ! ». Et en effet, des phrases comme celles-ci (sans me placer en tant que sujet) me parlent car je pense aussi que c’est constructif pour l’enfant de souligner ses progrès. L’essentiel est d’être en phase avec ses valeurs et de ne pas trop se remettre en cause si nous ne suivons pas à la lettre tous les principes de l’éducation positive. On est un bon parent quand on suit son instinct. Et peu importe si cela ne correspond pas toujours aux grands principes, non ? 😉
Hihi c’est sûr que notre instinct de maman/papa reste un moteur bien utile dans l’éducation !
Merci beaucoup pour ta réponse, c’est très clair 🙂 !
Ça me rassure car j’avais peur qu’il soit toujours déconseillé de féliciter et encourager son enfant, je trouvais ça un peu triste, alors qu’en fait ce sont les mots utilisés auxquels il faut prêter attention. Si l’idée c’est de beaucoup plus l’impliquer et employer le « tu » dans mes encouragements, ça me semble faisable !
Super si mon commentaire t’a fait plaisir, tes articles sont précieux donc c’est bien que tu le saches !
Pour te consoler dans les cas où tu n’as pas de commentaire, dis toi que beaucoup de filles font comme moi, elles lisent un article pendant une courte pause au boulot, ou en attendant le métro, le trouvent top et source de réflexion, mais ne prennent pas le temps de laisser un petit mot. J’ai lu presque tout ton blog et j’ai fait lire plein d’articles à mon mari, mais jusqu’à présent je n’avais pas laissé de commentaire car je n’avais rien d’intéressant à ajouter, ni de question à poser, et également parce que j’essaie de minimiser le temps que je passe sur un écran pour le loisir… J’imagine que ça doit être frustrant, mais sache que tes écrits sont très utiles à plein de lectrices/lecteurs de l’ombre ! D’ailleurs j’ai conseillé ton blog à plusieurs copines, et je sais qu’elles l’ont beaucoup aimé sans pour autant commenter !