tetine

2 enfants, 2 approches différentes …
Aujourd’hui, je partage avec vous mon expérience avec et sans tétine …

 

Avant d’être maman …

Avant de la vivre, on peut se faire plein d’idées sur la maternité, ou au contraire n’en avoir aucune. On essaie de définir, à partir de notre vécu, de notre chemin, de nos rencontres, des informations récoltées, ce que nous estimerions être le mieux pour nos enfants.  En ce qui concernait la tétine, je n’avais pas vraiment d’avis « pré-conçu », mais je me disais que, si nous le pouvions, nous essayerions de faire sans.

Ce qui me freinait à l’époque, c’était l’impression que la tétine pouvait parfois (inconsciemment) servir à faire « taire » un enfant « trop bruyant ». J’avais été témoin de scènes où l’on mettait son bouchon sur le goulot d’un enfant et bim : silence. 😉 Je trouvais aussi la tétine « sale ». Chaque parent ayant eu recours à la tétine s’est déjà retrouvé confronté au fait qu’elle tombe par terre, parfois dans la rue, et catastrophe, pas de tétine de rechange, bébé qui pleure et demande sa tétine, pas de solution. Et enfin, j’avais peur du « sevrage » : comment faire comprendre à un enfant qui grandit à qui nous avons nous-mêmes donné une tétine, qu’il nous faut la reprendre, et ce pour le son bien … ? Sans compter, le contact de sa bouche avec du plastique (Nous essayons de diminuer notre contact avec les différents perturbateurs endocriniens : un bout de plastique dans la bouche de notre bébé ne paraissait donc pas être notre 1er choix).

Enceinte de Loulou, j’avais reçu une tétine avec un lot de biberons. J’avais alors pensé que nous ne l’utiliserions pas, mais je l’avais quand-même gardé, quelque part, pour le cas où …

 

Une tétine pour Loulou

Lorsque Loulou est né, je me suis rendue compte qu’il avait un grand besoin de succion auquel je répondais en le mettant régulièrement au sein ou en plaçant mon petit doigt dans sa bouche, ce qui l’apaisait bien. Mais, peu à peu, j’en suis venue à remettre en cause cette façon de procéder :

  • Je pensais (naïvement ?) que Loulou finirait par prendre son pouce et par se réconforter par lui-même, ce que allait dans le sens de l’autonomie que je souhaitais l’encourager à développer. Or, on m’a rapidement dit qu’un bébé ne parvenait, en général, à trouver son pouce que vers 3 mois …
  • Mon petit doigt était régulièrement plus sale encore que ne l’aurait été une tétine. Il me fallait donc laver mes mains à chaque fois qu’il semblait le demander, ce qui me prenait un peu de temps et m’empêchait d’être ultra-réactive pour apaiser mon bébé. Pire encore, dans certains cas, je ne pouvais tout simplement pas me laver les mains (lorsque nous étions à l’extérieur par exemple).
  • Je craignais enfin que le recours à la tétine ne perturbe l’allaitement. Mais Loulou était un grand gourmand, qui mangeait en toutes circonstances et mes craintes se sont vite dissipées.

Avec Damien, nous nous sommes donc renseignés sur les avantages et inconvénients de la tétine. Du point de vue de la dentition, pouce et tétine ne semblaient pas faire de grande différence : ce qui semblait être déterminant était dans les deux cas le fait que l’enfant se sépare « rapidement » de son habitude de l’un ou de l’autre afin que sa mâchoire et ses dents ne prennent pas une mauvaise position. Le sevrage, quant à lui, semblait plus simple avec la tétine dans la mesure où elle n’était pas partie intégrante de son corps. Après un mois avec nos doigts dans sa bouche, nous avons donc choisi de passer à la tétine, nous promettant de ne l’utiliser que pour le soulager lorsque nous ne pouvions pas faire autrement, de manière très ponctuelle donc, de ne jamais nous en servir pour le faire « taire » et de toujours accompagner la tétine d’un câlin, d’une caresse afin de ne pas substituer les démonstrations d’affection à une tétine.

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Et nous avons, dans un premier temps, été charmés de constater qu’elle avait un effet positif sur notre enfant. Lorsque celui-ci avait un besoin de succion et que je ne pouvais, pour une raison ou une autre, sortir le sein, il s’apaisait parfaitement avec des papouilles et une tétine. Lorsque je le reposais endormi dans son lit après une tétée et qu’il ouvrait à moitié un oeil, des petites caresses et sa tétine et il se rendormait aussitôt. Décidément, cette tétine avait indéniablement de nombreux avantages et semblait n’avoir que peu d’inconvénients.

Tétine enchantée !

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Mais rapidement, nous avons été confrontés à un problème de taille. Si la tétine était notre alliée en journée, elle devenait un vrai cauchemar pour nous la nuit car Loulou perdait sa tétine une fois en dormant et ne parvenait ni à se rendormir sans ni à la remettre en place seul. Nous avons donc passé près de 6 mois (entre le moment où il a dormi dans sa chambre jusqu’au jour où il a réussi à retrouver sa tétine dans son lit) à nous lever 18, 20, parfois 25 fois* par nuit (*ces chiffres ne sont sincèrement pas exagérés 🙁 ) pour la lui redonner. Dès qu’il retrouvait sa tétine, il se rendormait dans le quart de seconde (pas nous !) et les rares fois où nous avions (stratégiquement) décidé d’attendre pour voir s’il se rendormirait rapidement seul avaient été des fiascos complets puisqu’il avait fini par se réveiller pour de bon pour ne se rendormir qu’après moults bercements, câlins, papouilles, chansons et j’en passe.

Maudite tétine !

 

Pas de tétine pour Chaton

Lorsque j’ai été enceinte de mon 2ème enfant, nous nous sommes donc dit que nous essayerons de faire sans tétine. Mais restait le problème de la gestion du besoin de succion pour les fois où le sein ou le doigt pourraient être hors service et où bébé serait trop petit pour attraper son pouce …

Et un jour, au hasard d’une conversation, j’ai découvert qu’il ne fallait pas nécessairement faire de choix entre la tétine ou le pouce, que certains bébés avaient fait sans l’un sans pour autant réclamer ou chercher l’autre et que ces mêmes bébés n’avaient simplement jamais manifesté de besoin de succion particulier (en dehors des tétées ou repas). Nous avons donc rencontré une première personne dont l’enfant n’avait pris ni l’un ni l’autre puis la cousine de Damien a achevé de nous convaincre puisque sa fille n’avait elle non plus ni pouce ni tétine et se portait comme un charme avec une maman attentionnée et bienveillante.

Bah voilà, nous la tenions notre solution : bébé 2 serait donc un bébé qui « roulerait » tout seul lui aussi, sans pouce ni tétine, et avec une maman à disposition pour le rassurer au sein autant que nécessaire. Problème réglé ! 😀

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Mais … puisqu’il semble toujours y avoir un mais … vous vous doutez que rien ne s’est passé comme prévu (surtout si vous avez lu mes articles sur le chamboulement de cette 2ème naissance ou sur la version que j’ai subie et ses conséquences 😉 ).

Chaton a été dès le départ un bébé très en demande de contacts, avec un vrai besoin de réassurance. Je n’ai quasiment pas pu le poser pendant ses 8 premiers mois. Il était au sein jour et (surtout) nuit et je n’ai jamais pu déterminer combien de tétées il prenait par jour car ses tétées étaient interminables et, contrairement à ce que j’avais connu avec son grand frère, il m’était tout bonnement impossible d’envisager de le détacher du sein une fois endormi pour l’installer quelque part puisque le fait d’enlever le sein de sa bouche et de le détacher de moi suffisait à le faire pleurer à chaudes larmes, pleurs uniquement apaisés par le retour du sein … J’ai somnolé assise dans mon lit avec Chaton dans mes bras pendant 8 mois, ne dormant que par tranches de 15 minutes et passant en mode survie à force d’accumuler de la fatigue. De nombreuses fois, Damien m’a demandé, exténué lui aussi, si j’étais sûre de ne pas vouloir lui proposer une tétine. Elle aurait pu nous épargner un peu, l’apaiser aussi. Mais je me disais à chaque fois :

  1. Que si la tétine nous aiderait certainement à l’instant t, elle nous reviendrait certainement comme un boomerang dans quelques mois (puis par la suite au moment de son sevrage). #lasolutiondefaciliteestrarementlemeilleurchoix
  2. Que je n’avais pas tenu 2 mois … puis 3 et demi … puis 6, pour craquer maintenant. #orgueilmalplace
  3. Que s’il ne parvenait pas à s’apaiser à mon contact, cela serait encore plus compliqué pour lui d’y arriver seul, quand bien même il aurait un charmant morceau de plastique dans la bouche. #unpeudebienveillancecafaitdubien

Nous avons donc tenu bon. Et Chaton n’a jamais eu de tétine.

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Quelques mois et années plus tard …

En grandissant, Loulou est, bien sûr, devenu autonome pour récupérer sa tétine perdue la nuit. Et il s’est toujours endormi rapidement, sans problème et sans crainte particulière.

Sa tétine est devenue son doudou. Il n’a jamais eu besoin d’une peluche en particulier pour s’endormir : elles ont toujours été interchangeables à ses yeux. En revanche, sa tétine a très longtemps été sacrée. S’il ne l’a jamais prise (après ses 3 premiers mois) en dehors de son lit, il lui était en revanche impossible d’envisager dormir sans. Il y a même eu une période où il nous en demandait 2 : une pour sa bouche et une autre pour sa main, comme il aurait pu tenir et papouiller un doudou.

Mais la tétine a montré ses limites : un zézaiement (qui est peut-être sans lien avec la tétine, mais elle n’a pas pu l’aider), de plus de plus de tétines mâchouillées et qui devenaient donc potentiellement dangereuses, et surtout une crainte que ses dents se déplacent vers l’avant de sa bouche (chose que je percevais comme imminente voire déjà potentiellement en cours).

Évidemment, nous avons tenté, à plusieurs reprises, de le convaincre d’essayer de dormir sans. Ce fut un échec à chaque fois. Alors un jour, alors qu’il avait plus de 3 ans et demi, j’ai décidé un jour de lui annoncer la fin très proche de la tétine, avec deadline et tout et tout. Maintenant qu’il était grand, qu’il allait à l’école depuis un moment, et qu’il ne portait plus du tout de couche, il n’avait plus besoin de dormir avec une tétine. Le jour où nous partirions au ski, nous enlèverions la tétine. Je lui ai dit savoir qu’il était capable de dormir sans sa tétine car c’était un grand garçon qui faisait plein de choses comme les grands. Je lui répété régulièrement que j’étais confiante sur le fait qu’il y arriverait et que je serai là, et son papa aussi, pour l’accompagner. Et bizarrement, ça a marché. Au moment de partir en vacances, nous avons dit au revoir à sa tétine (lui, plus à contrecoeur que moi). Le premier soir a été difficile. Il l’a beaucoup réclamée au moment du coucher, a pleuré, nous a dit qu’il n’y arriverait pas. De notre côté, nous lui avons promis que nous resterions avec lui aussi longtemps qu’il en aurait besoin et que nous l’aiderions à s’endormir tout seul. Et quelle fierté le lendemain matin lorsqu’il a réalisé qu’il y était parvenu ! Le soir suivant a été beaucoup moins difficile et ensuite c’était réglé. J’avais, sur le coup, craint le retour des vacances, mais il n’a plus réclamé sa tétine. Et depuis (cela fait 4 mois maintenant), nous n’avons plus entendu parler de tétine à la maison.

Je ne suis pas très fière de la méthode que j’ai employée pour qu’il supprime sa tétine : habituellement, je le laisse avancer à son rythme, je lui demande son avis. Mais je connais aussi mon Loulou et je pense qu’il était prêt depuis un moment mais qu’il n’avait tout simplement pas encore envie de franchir le cap. Et je pense qu’il n’en aurait pas eu envie avant très très longtemps si je n’avais pas insisté. La tétine est donc derrière nous.

Quant à Chaton, il a toujours mis plus de temps à s’endormir, et nous a toujours sollicités pour l’accompagner dans le sommeil. En plus du rituel classique (histoire, câlins et chanson) que nous avons mis en place, il a toujours eu besoin que nous restions avec lui, que nous le papouillons jusqu’à ce qu’il dorme. Depuis très peu de temps (quelques semaines), nous parvenons enfin à quitter la chambre avant qu’il dorme.

Nous n’avons en revanche, pour l’instant, pas noté de problème d’élocution n’avons pas de crainte particulière concernant sa dentition. Et nous n’aurons aucun souci de sevrage.

 

Et si c’était quand ce sera à refaire …

Pour notre 3ème enfant, a priori, nous essaierons encore de faire sans. Malgré les difficultés rencontrées sans elle, je trouve dommage de créer une addiction chez nos enfants pour ensuite tout faire pour la supprimer. Mais nous ne nous fixons aucune règle préétablie. Nous aviserons en fonction du bébé que nous aurons.

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Bon, et sinon, je n’ai pas eu de commentaire depuis mon retour 🙁 alors j’espère que vous partagerez ici, avec moi, votre vécu avec ou sans tétine. Qu’est-ce qui a fonctionné (ou non) chez vous ? Et pourquoi à votre avis ? Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent faire avec et à ceux qui préfèrent faire sans ?

Je vous embrasse fort,
Céline.