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Quel que soit son âge, l’enfant exprime ce dont il a besoin. Notre difficulté en tant qu’adulte, est alors de décoder le message qu’il cherche à nous faire parvenir afin d’y répondre de manière adaptée. 

 

Quels sont les besoins de l’enfant ?

Si les besoins physiologiques de l’enfant (respirer, manger, boire, dormir et éliminer) nous semblent évidents, les besoins dits fondamentaux, moins connus, sont tout aussi essentiels à son développement physique et à son épanouissement psychique. On en dénombre 14, ils fonctionnent par paires et ont des approches contraires et complémentaires.

Le bien-être et le développement harmonieux de l’enfant dépendront de la satisfaction adéquate de ces besoins fondamentaux.

 

 

La réponse à ses besoins

N’ayant pas encore la capacité de répondre seul à ses besoins, l’enfant sollicite l’adulte pour demander son aide. C’est donc, avant tout, en étant attentif à ses besoins et à la manière dont il nous « parle » que nous comprenons notre enfant. Or, il n’est pas toujours évident de le comprendre, a fortiori pendant les premières semaines de sa vie, celles où l’on apprend à faire connaissance. Mais, même dans les moments difficiles (ceux où nous sommes pressés, épuisés ou énervés, ceux où il pleure ou crie depuis des heures sans que nous arrivions à l’apaiser, ceux où nous ne nous comprenons pas), ne perdons jamais de vue qu’un enfant crie et pleure toujours pour essayer de nous faire comprendre son besoin dans le but d’être apaisé. En ce sens, ce que nous avons longtemps cru être des « caprices », des « comédies » n’en étaient, en réalité, pas. L’enfant qui a un comportement que nous jugeons « inapproprié » cherche, en fait, à nous appeler à l’aide car un de ses besoins n’a pas été satisfait. Le fait de ne pouvoir satisfaire lui-même son besoin provoque alors chez lui une grande frustration qu’il n’arrive pas encore à gérer seul (d’où les pleurs, cris, disputes, colères, coups, etc). Au quotidien, dans les situations de crises, essayons donc de chercher quel besoin non satisfait (quelle cause) se cache derrière ces comportements.

En ce moment, lorsque Loulou rentre de l’école, il est à fleur de peau, pleure facilement et sans raison apparente et le moindre détail est susceptible de provoquer une colère chez lui. Je constate alors que deux de ses besoins ne sont pas satisfaits : une grande fatigue (ces premières semaines à l’école l’épuisent) et un besoin de sécurité affective (il n’est pas facile pour lui de passer ses journées loin de son frère et moi alors que nous étions, jusqu’à présent, ensemble ni de se sentir rassuré dans ce nouvel environnement qu’est l’école). Ayant conscience de cela, je lui propose de gros câlins qui l’apaisent instantanément lorsqu’il commence à être en colère ou se met à pleurer et je le couche plus tôt le soir. Si je lui demandais d’arrêter sa colère, je m’attaquerais à la conséquence (et non à la cause). Je ne répondrais pas à ses besoins de repos et de réassurance et la colère s’amplifierait.

Un enfant dont les besoins sont entendus, respectés et satisfaits reprendra le cours normal de sa journée. Il sera joyeux, coopératif et de bonne humeur.

Doit-on alors céder à tous ses désirs ?

Essayer de répondre au mieux aux besoins de son enfant ne veut pas dire céder à tous ses désirs. S’il est normal et sain que chaque membre d’une famille puisse exprimer ce dont il a envie (enfants y compris), nous ne pouvons ou voulons pas toujours répondre favorablement aux désirs de notre enfant.

Le désir est une forme de réponse utilisée (via les mots ou les actes) pour combler des besoins non satisfaits. Encore une fois, chercher le besoin non satisfait qui se cache derrière le désir exprimé nous permet de proposer à l’enfant des alternatives qui satisferont tout le monde.

Lorsqu’un enfant veut sortir de chez lui sans manteau en plein hiver, on peut supposer qu’il a certainement besoin de plus d’autonomie, d’avoir des responsabilités et de décider certaines choses par lui-même. En le laissant prendre certaines décisions qui le concernent, en lui attribuant une tâche ménagère qui sera désormais sa responsabilité, en le laissant choisir ses vêtements pour le lendemain …, l’enfant sera rassuré sur sa capacité à faire seul.

Quand un enfant réclame une sucrerie avant le dîner, il a peut-être tout simplement déjà faim. Si nous ne souhaitons pas répondre à son désir mais à son besoin, nous pouvons chercher d’autres solutions comme avancer l’heure du dîner ou lui donner un petit bout de pain.

Et parfois, le simple fait de reconnaître le désir de notre enfant peut suffire à le faire disparaître : (« Ah, tu voudrais faire ça ?! D’accord, je le note. Qu’aimerais-tu faire d’autre ? »).

Et les besoins de l’adulte dans tout ça ?

Il arrive que besoins de l’adulte et de l’enfant soient incompatibles, comme lorsqu’un enfant ressent la nécessité de courir et jouer à 7h00 le dimanche matin alors que l’adulte manque de sommeil. 😉

Or, pour continuer à pouvoir donner à notre enfant ce dont il a besoin, il est crucial que nous soyons à l’écoute de nos propres besoins. Un parent épuisé, déprimé ou frustré de se faire systématiquement passer après lui, finira par ne plus pouvoir répondre correctement aux besoins de son enfant.

 

Alors, comment faire pour satisfaire tout le monde ?

L’enfant a besoin d’apprendre que d’autres personnes que lui ont également des besoins. En reconnaissant ses besoins et en affirmant les nôtres, nous pouvons essayer de chercher ensemble une solution qui puisse satisfaire chacun. Nous participons ainsi à l’harmonie familiale et développons l’empathie de notre enfant.

 

 

Tout cela n’est pas toujours simple à mettre en pratique (j’en sais quelque chose). Il s’agit d’un travail de tous les jours, avec régulièrement des petites « rechutes » selon le contexte du jour. Mais si l’on garde à l’esprit que l’enfant est un être spontané et qu’il n’est, par conséquent, jamais dans le calcul ni le caprice, nous prenons vite conscience de la nécessité de répondre à ses besoins. Le plus difficile est alors de parvenir à décoder le besoin non satisfait (parfois bien caché sous la « crise ») et de réussir y répondre sans pour autant s’oublier. Dans l’ensemble, y arrivez-vous ? Quels sont vos trucs et astuces et autres bons plans à partager ? Dîtes-moi tout en laissant un commentaire.

 

À très vite,

 

Céline.