tampons-hygieniques

 

Je vous parle aujourd’hui d’un sujet ô combien important pour les femmes (mais pas que !) : les tampons.
Amis lecteurs, ne fuyez pas : cet article pourrait aussi vous intéresser.
Après tout, vous avez certainement une femme, une fille, une mère, une soeur, une amie, une voisine, une collègue …
ou, que sais-je, une boulangère directement concernée …

Et vous allez voir que vous l’êtes, finalement, vous aussi …

 

Je ne sais pas si vous aviez vu le reportage d’Envoyé Spécial sur les tampons. Il était sorti il y a un an et demi environ et il m’avait clairement donné froid dans le dos. Alors que je cherchais à mettre plus de « Green » dans ma vie, à aller vers une alimentation (et plus globalement vers une consommation) de plus en plus saine et responsable, euh, comment vous dire ? … ce que j’y ai découvert m’avait tout simplement profondément choquée. J’avais l’habitude de découvrir à travers certains reportages (notamment des « Cash investigation ») de nombreux scandales sanitaires, mais celui-ci, à mon sens, surpassait tout ce que j’avais pu voir jusqu’à présent. Et, sans se vouloir spécialement l’alarmiste, il ne faisait qu’informer le grand public sur la composition des tampons et les conséquences réelles de ces composants sur la santé.

À l’heure où les gens s’intéressent de plus en plus à leur hygiène de vie, à leur planète, et commencent à remettre en cause leur mode de consommation, et alors que je tiens, aujourd’hui, un blog familial – où  je suis lue par des personnes qui, comme moi, (ou pas d’ailleurs) se sentent concernées par des sujets comme celui-ci – je me sens la responsabilité de diffuser des informations que j’estime être de l’ordre de la « santé publique » afin de permettre à ceux qui seraient passés à côté de ce reportage, d’une part, d’aller le regarder (il est toujours disponible si vous tapez « Tampon : notre ennemi intime » sur votre moteur de recherche), et d’autre part, de permettre aux femmes de faire un choix éclairé vis-à-vis de leurs protections hygiéniques. Quant aux hommes qui liraient cet article, (et j’espère qu’ils seront nombreux !), ce sujet vous concerne vous aussi : que vous souhaitiez devenir parent ou tout simplement voir les femmes que vous aimez vivre le plus longtemps possible, en bonne santé, ne passez pas à côté de ces infos.

 

Sauf  à une occasion (exceptionnelle, et que je regrette d’ailleurs … ), je n’ai plus porté de tampon depuis ce reportage. Et je me suis promis de ne plus jamais le faire … Je vous dis pourquoi.

 

 

Le tabou des règles

Tout d’abord, je souhaiterais commencer (peut-être à l’usage des hommes qui liront cet article) par partager avec vous le fait que je suis fière de rédiger aujourd’hui un article lié aux règles. Depuis la puberté (que l’on soit homme ou femme), nous nous sommes construits à travers un tabou autour des règles. On a immédiatement considéré qu’il valait mieux éviter de parler des règles, les occulter, les rendre les plus discrètes possible, et ceci pas uniquement pour l’aspect intime du sujet, mais aussi parce que, étrangement, les règles sont perçues comme étant quelque chose de sale, pour ne pas dire de honteux. Une de mes principales hantises en tant qu’adolescente était qu’on remarque le moment du mois où j’avais mes règles. Et même adulte, lorsque, en public, je m’approche des toilettes pour changer de protection hygiénique, je le fais encore systématiquement en catimini, de sorte à ce que personne ne comprenne ce que je m’apprête à y faire. (Avis aux lectrices qui me suivent : y en a-t’il parmi vous, ne serait-ce qu’une seule, qui n’avait pas n’avait aucune crainte de fuite au collège et qui se promène aujourd’hui dans les couleurs du bureau avec son tampon clairement affiché entre deux doigts ?). Je trouve cela aberrant quand on y pense … Pas vous ?

À travers cet article, je redonne sa juste place aux règles : un des constituants de la femme de l’humanité et une des choses les plus naturelles au monde. Alors, parlons-en car c’est en partie à cause de ce tabou autour des règles que les risques encourus pour les femmes qui portent des tampons a été aussi longtemps méconnu.

 

1 – Le SCT

Le SCT (ou Syndrome du Choc Toxique menstruel) est une infection de l’utérus suite au développement d’une certaine catégorie de staphylocoque doré. Cette bactérie naturellement présente chez 20 à 30% des femmes peut produire une toxine très agressive si elle passe dans le sang, au point qu’elle puisse être fatale. Les symptômes de cette infection sont extrêmement variés (forte fièvre, vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, maux de gorge, vertiges, nausées, douleurs musculaires, évanouissements, état d’extrême faiblesse, hypotension …) ce qui rend la pose de diagnostic très difficile.

S’il reste rare, le nombre de SCT recensé augmente chaque année. Et de nombreux cas restent non déclarés, faute de diagnostic clairement établi et ses causes demeurent incertaines.

En revanche, nous savons aujourd’hui que l’utilisation de tampons amplifie le phénomène :

Le tampon empêche le sang de s’écouler naturellement et le retient plusieurs heures à l’intérieur du vagin. Il crée alors un climat favorable à la macération de la bactérie (chaleur + humidité) et permet donc au staphylocoque doré de proliférer, ce qui amplifie les risques de contracter un SCT.

Et comme le tampon absorbe, en plus des menstruations, une partie des sécrétions vaginales censées protéger le vagin des agressions et infections éventuelles, il le rend plus vulnérable.

Enfin, de part la composition des tampons, des fibres se retrouvent dans le sang et sont responsables d’inflammations, d’irritations et accentuent les risques d’infections.

Mais d’ailleurs, de quoi sont composés exactement les tampons ?

 

 

2 – Une composition opaque …

Si les tampons se veulent « blancs comme neige », leur composition reste, pour le moins, opaque …

Aujourd’hui, aucune réglementation n’oblige les industriels à indiquer la composition des tampons qu’ils fabriquent. Il n’y a donc aucune transparence sur les ingrédients qui les composent et les fabricants sont libres d’utiliser n’importe quelle substance pour les développer.

Alors qu’un produit médical, alimentaire ou cosmétique doit présenter aux consommateurs sa liste des ingrédients et se voir octroyer par des autorités spécifiques des « autorisations de mise sur le marché », rien n’existe pour les tampons (ni pour aucune protection hygiénique d’ailleurs). Ceci est d’autant plus inquiétant que le tampon est un produit intra-vaginal au contact direct de muqueuses, autrement dit de parois perméables, particulièrement absorbantes et réactives aux éléments avec lesquels elles sont en contact.

Et comme les règles sont un sujet tabou, les consommatrices ne cherchaient, jusqu’à présent, pas à savoir ce qui composait réellement leurs protections hygiéniques. Les industriels étaient, et sont toujours, libres d’utiliser ce qu’ils veulent …

 

 

3 – Une toxicité alarmante pour la santé

Sur mon dépliant Tampax, dans la rubrique « Composition » figurent les mots suivants :

« Composition (peut contenir) : coton, rayonne, polyester, polypropylène, polyéthylène »

(Vous apprécierez le « peut contenir » : c’est comme pour la boîte de chocolats de Forrest Gump, on ne sait jamais sur quoi on va tomber …)

Ce que Tampax et tous les autres fabricants de tampons ont « oublié » de préciser (la loi les protégeant, c’est tout de même tentant), ce sont les autres composants des tampons sur lesquels des chercheurs indépendants ont fini par se pencher. Et voici ce qu’ils ont trouvé :

  • De la cellulose blanchie au chlore : 

Pour fabriquer des tampons, les industriels utilisent la cellulose, soit des fibres naturelles issues des arbres (notamment des pins) car il s’agit tout simplement de la matière organique la plus abondante sur Terre et qu’elle est plus absorbante encore que le coton. Ces fibres étant naturellement brunes (et le marron ne représentant pas, dans l’inconscient collectif, la couleur de la pureté), elles sont alors blanchies au chlore pour leur donner une couleur blanche immaculée. Or, les dioxines ont été classées parmi les 10 produits chimiques les plus dangereux au monde. Elles sont si dangereuses qu’il n’est, par exemple, même pas autorisé de la transporter par camion …

cellulose-dioxyde-de-chlore

 

Comme la vagin est une muqueuse, il absorbe la dioxine. Elle s’accumule dans le corps, affaiblit le système immunitaire, biaise le système hormonal et est à l’origine de cancers. Des études montrent également que plus les femmes utilisent de tampons, plus elles ont d’endométriose. L’absorption de dioxine accroît donc les risques de fausses couches et d’infertilité.

 

  • Des fibres synthétiques contenant des phtalates : 

Les fibres synthétiques sont utilisées pour fabriquer le voile « tout doux » qui recouvre les tampons. On en trouve également à l’intérieur des tampons. À l’intérieur de ces fibres se trouvent des phtalates (Di(2-ethylhexyl) phtalate (dites DEHP)). Il s’agit d’un perturbateur endocrinien cancérogène interdit dans l’UE sans autorisation spéciale, généralement utilisé pour assouplir le plastique. Comme les ingrédients qui composent les tampons ne doivent pas être déclarés, les fabricants de tampons les utilisent (au même titre que les dioxines) en toute impunité.

Or, la période des règles est la période la plus déterminante dans la fertilité car il s’agit de la phase folliculaire du cycle, celle qui précède la procréation. Durant cette période de vulnérabilité, plus le nombre de phtalates est élevé, plus il y a de risques de fausses couches.

 

  • Entre 20 à 30 autres composants chimiques que je préfère finalement ne pas connaître. Vous, si ?

Pas étonnant en tous cas que les tampons favorisent, a minima, le développement de mycoses et d’irritations vaginales …

 

 

4 – Et les déchets, parlons-en !

Au cours de sa vie, une femme utilise en moyenne 12 000 protections hygiéniques. Les déchets que représentent une vie entière de tampons sont considérables.

En plus de n’avoir rien de bon pour la santé, l’utilisation de tampons n’a rien d’écologique. Alors que j’essaie de diminuer mes déchets, cela fait réfléchir …

 

Quelques alternatives :

  • La Cup menstruelle : 

Si la cup a le vent en poupe et possède des qualités incontestables (elle est complètement invisible, économique, dure des années, respecte la flore et le pH vaginal, contribue considérablement à réduire ses déchets, et n’a, a priori, pas de composants nocifs), elle ne protège pas du SCT car le sang est conservé, stagnant, dans le vagin.

cup-menstruelle

  • Les tampons bio : 

Les tampons bio sont exempts des 20 à 30 substances chimiques que contiennent les tampons classiques. Quitte à en porter, autant opter pour ceux-là. Mais, comme avec la coupe menstruelle, le SCT reste possible.

 

Pour ces deux types de protections, afin d’éviter la macération et la stagnation du sang (et donc éloigner les risques de SCT), il est recommandé de vider sa cup ou changer son tampon le plus régulièrement possible et d’opter pour un autre type de protection durant la nuit.

 

  • Les serviettes hygiéniques jetables : 

Pour éviter le SCT, le plus sûr est d’utiliser des protections externes de type serviettes hygiéniques qui laissent le sang s’évacuer du corps naturellement, plutôt que de le bloquer.

Toutefois, beaucoup de serviettes jetables sont toxiques (également blanchies au chlore et contenant, elles aussi, un joli cocktail de produits chimiques, directement au contact de la vulve). Les serviettes bio me semblent donc être idéales afin de protéger ma santé.

Mais leur utilisation représente, évidemment, une quantité impressionnante de déchets.

 

  • Les serviettes hygiéniques lavables et culottes de règles : 

Il existe des serviettes hygiéniques lavables et des culottes de règles (invisibles et qui absorbent directement le flux), aux compositions clean, et qui ont le mérite d’être réutilisables un nombre de fois considérable.

Évidemment, elles nécessitent d’être lavées, et même s’il suffit de les rincer et de les mettre ensuite en machine, ceci constitue une contrainte qui peut ne pas convenir à tout le monde.

serviette_hygienique_lavable_Dans_Ma_Culotte

 

culotte-de-règles

Et vous, alors ?

Où en êtes-vous par rapport à vos protections hygiéniques ? Quel type de protection vous correspond le mieux ? Pourquoi ?

En ce qui me concerne, après des années d’alternance entre serviettes toxiques et tampons, j’ai d’abord décidé de remplacer les tampons (que j’utilisais plutôt occasionnellement) par une cup (à usage toujours occasionnel), et mes serviettes toxiques par des serviettes bio.

Mais dans un souci écologique, j’ai décidé de tester d’autres formes de protections hygiéniques. Après m’être renseignée et avoir peu à peu fait baisser mes réticences, je viens de me commander quelques culottes de règles et serviettes lavables afin de pouvoir alterner entre les protections et voir ce qui, à terme, me correspondra le mieux. Mon impact sur ma santé ainsi que sur la planète ne pourra qu’en être bénéfique. Il me reste à tester l’aspect pratique et hygiénique de ces protections. Vos retours sur vos choix me seront donc fort utiles 😉

 

Je vous embrasse,

 

Céline.

 

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