mon-grand-entre-a-lecole

On a beau s’y préparer progressivement depuis sa naissance,
savoir que les parents qui en sont passés par là témoignent du fait que c’est un cap,
on ne peut s’empêcher d’avoir une drôle de sensation le jour où ça arrive.
Ça y est, mon grand est entré à l’école …

Loulou a été protégé pendant ses trois premières années où il est resté à la maison avec moi, puis avec les enfants accueillis et son petit frère. Damien et moi avons essayé de nous montrer toujours gentils et empathiques envers lui. Et, pour être tout à fait honnête, ce que je redoutais un peu pour le moment où il entrerait à l’école, c’était le fait qu’il puisse être confronté quotidiennement à d’autres enfants qui n’auraient pas forcément la même bienveillance ni la même sensibilité que lui et qui pourraient être amenés à le bousculer ou à l’ignorer, bref à le blesser tout simplement (même inconsciemment). Je pensais que si quelqu’un allait « trop loin », il saurait se faire entendre, mais qu’adviendrait-il alors de son ressenti ?

L’année dernière, il allait à la halte-garderie et, les premières semaines, les séparations avaient été un peu difficiles. Certains enfants avaient parfois eu des paroles ou des gestes un peu durs et, même s’ils n’étaient dirigés contre lui, il les avait perçus comme des actes « violents » qu’il ne comprenait pas. Il lui était donc arrivé à plusieurs reprises de nous dire qu’il ne voulait plus y retourner. Peu à peu, il n’avait plus pleuré, s’était mis à parler de ses copains et de la petite collation (très importante pour lui, la collation 😉 !) et nous disait que c’était « bien la halte-garderie ». J’ai quand-même continué à m’interroger sur ce qu’il avait ressenti durant ces premières semaines (où j’en étais venue à me demander si j’allais continuer l’expérience). Et ensuite, s’était-il vraiment mis à aimer la halte-garderie (je la trouvais objectivement bien, avec une équipe sympa et des activités variées) ou s’était-il fait une raison et l’avait adoptée par défaut ? Comment se « ferait-t’il » donc à l’école ? J’espérais réellement qu’il s’y sentirait écouté dans son individualité, valorisé dans son rôle de grand, et qu’il s’y épanouirait pleinement.

 

Alors, j’ai rationalisé.

 

L’école ça va être super pour lui. Il va y faire de petites et grandes découvertes, prolonger sa socialisation en rencontrant d’autres enfants (qu’il appellera dans quelques jours déjà des copains) et en suivant des règles extérieures à celles de la maison. Il va apprendre à lire et à compter, entendre parler anglais ; il va observer, manipuler, jouer, rire, vivre une vie d’enfants au milieu d’autres enfants de son âge ou parfois plus grands. Et surtout, il va gagner en autonomie et en liberté ; il va grandir. Et tout ça, c’est vraiment génial. Depuis sa naissance, nous essayons de lui donner confiance en lui, en lui montrant qu’il est capable de faire seul et d’être autonome. Le voir grandir, progresser, s’améliorer est une récompense en soi. Et je suis très contente qu’il aille à l’école. Nous avons la chance d’avoir pu l’inscrire dans une école Montessori, école qui laisse aux enfants la liberté d’apprendre selon leur propre rythme via la manipulation et qui encourage l’autonomie et la coopération. Depuis le départ, je ne le voyais pas aller ailleurs que dans cette école qui, je l’espère, sera bienveillante et constructive pour lui. Il n’empêche que ce n’est pas simple – non pas de le laisser prendre son envol (j’ai confiance en ses capacités d’adaptation) mais – de laisser son petit grand loulou de 3 ans avec des personnes qui lui sont inconnues et de se demander comment il le vivra.

 

Comme tous les parents, nous avons essayé de préparer cette première rentrée scolaire au mieux. En visitant l’école, d’abord, en février dernier. Il avait adoré la visite : il s’y était senti chez lui, avait dessiné, fait des puzzles, joué. Il avait demandé à quoi servait le matériel qu’il découvrait. À peine rentré à la maison, il nous avait dit « Je veux aller à l’école ! » et avait cessé de porter des couches en journée car « à l’école, on ne met plus de couche ». Son enthousiasme avait vraiment fait plaisir à voir. Il nous avait fallu nous y prendre à plusieurs fois pour lui expliquer qu’il ne pouvait pas y aller tout de suite et qu’il lui faudrait attendre la rentrée, « après les grandes vacances ». Mais depuis, il s’est passé beaucoup de temps, un temps interminable de son point de vue de jeune enfant. Et je pense qu’il n’a plus eu de réel souvenir de cette visite. Récemment, il a bien senti que cette fameuse rentrée devenait de plus en plus concrète, que les gens qu’il croisait lui disaient tous « Ah, tu as 3 ans?! Tu vas bientôt aller à l’école ! » (phrase qu’il a entendu quasi quotidiennement depuis notre retour de vacances) et pourtant, pour lui, ça restait abstrait ! Il a bien vu, sur son petit calendrier, que le jour de l’école approchait. Nous avons préparé les fournitures scolaires. Il est allé chez le coiffeur pour avoir une belle coupe pour la rentrée. Et, je pense qu’il était partagé entre plusieurs sentiments :

– la crainte de l’inconnu d’abord

– la peur ensuite de ne pas réussir à faire comme les grands. Malgré ses efforts, Loulou ne réussit pas encore se passer de couche lorsqu’il dort profondément. ll s’inquiétait donc à l’idée d’enlever la couche pour la sieste et de mouiller son lit à l’école.

– D’un autre côté, en dehors de cette histoire de couches, il semblait vouloir y aller.
Nous ne savions donc pas trop comment ça allait se passer.

 

Ce qui est super dans son école, c’est qu’il y a une petite adaptation au moment de la rentrée : une nouvelle visite de l’école avec les parents, puis une pré-rentrée de deux heures (avec les parents présents la première demi-heure), une matinée de rentrée (sans parent) et enfin une journée complète.

 

Nous avons donc visité l’école mardi. Loulou était très excité à l’idée d’y aller. Depuis le réveil, il nous répétait « Su-per, je vais a-ller à l’école ! » mais était déçu de devoir attendre l’après-midi. Une fois sur place, il a été un peu impressionné et m’a dit avoir « un peu peur. » Nous avons essayé de le rassurer et avons été soulagés nous aussi car son éducatrice a l’air super, bienveillante et très douce, sa classe est grande et très bien conçue, ils ne sont pas trop nombreux dans la classe et nous avons pu approcher certains futurs copains (qui ont l’air très gentils). J’en suis ressortie apaisée, et je pense que ça a fait du bien à Loulou de découvrir cet environnement avec nous car il a pu enfin concrétiser ce qui le « travaillait » depuis longtemps et qui restait si abstrait pour lui.

Jeudi, il se souvenait bien de l’école, de l’endroit où se trouvaient sa classe, son porte-manteau, et a pu commencer à faire des activités avec les autres enfants. La séparation s’est très bien passée et il a beaucoup aimé y aller.
Vendredi matin, il a même fallu que je le rappelle pour qu’il vienne me dire au revoir car il était déjà parti jouer. Et quand je suis allée le chercher, il s’attendait à ce que je le récupère plus tard dans la journée.

Pour nous, parents, tout s’est bien passé aussi. Je l’ai laissé complètement sereine car je suis en confiance avec l’école et l’éducatrice. Nous n’avons donc pas versé de petite larme ni eu de pincement au cœur mais cette fameuse drôle de sensation qui nous fait dire « ça y est, c’est parti l’école ! ».

 

Et pour vous, comment s’est passé la première rentrée de vos enfants ? L’avez-vous bien vécue ? Qu’en gardez-vous comme souvenirs ? Auriez-vous changé quelque chose pour que ça se passe (encore) mieux ?

Merci pour vos partages d’expériences !

 

À bientôt.

Céline.