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J’ai eu le plaisir de recevoir les confidences, sans filtre, de Sophie,
qui s’est confiée sur le parcours du combattant qu’a représenté l’adoption de sa fille, Sasha.
C’est donc avec beaucoup d’humilité que je vous livre ses mots, si touchants.

 

Bonjour Sophie, que peux-tu nous dire pour te présenter ?

Je m’appelle Sophie, j’ai 54 ans et je suis l’heureuse maman d’Alieksandra (également appelée Sasha), 9 ans. J’ai donné à ma fille tellement de surnoms d’amour qu’elle n’arrive plus à les compter, mais ses préférés sont : Ninita ; mon doudou ; mon petit miracle.

C’est sans doute que j’ai attendu si longtemps d’être maman que j’ai vraiment cru que ça ne m’arriverait jamais. Trente longues années, ou peu s’en faut … Vous pensez que j’exagère ? Que ça ne peut pas être vrai ? Et pourtant …

 

Dans quel contexte as-tu décidé d’adopter ?

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être maman. Je me voyais maman d’au moins deux enfants, voire trois. La vie s’est chargée de niveler par le bas cette ambition. Presque 15 années de traitements pour des inséminations, des FIV, des FIV avec micro injections, le recours au don de sperme, bref tout y est passé à part le don d’ovocyte. Tout, même ma santé, l’aspect physique de mon corps sous les nombreux traitements hormonaux, notre vie sociale, et notre vie de couple. Je ne pouvais plus croiser une femme enceinte dans la rue sans ressentir des bouffées de haine : pourquoi elle, et pas moi ?

Je dois reconnaître à mon premier mari qu’il a beaucoup donné durant toutes ces années, qu’il m’a accompagnée comme peu d’hommes l’auraient supporté. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons un jour pris la décision, au bout de presque 15 années de traitement, de tout stopper, de prendre une année sabbatique sur ce désir d’enfant, et de faire le point à l’issue de cette année. Ce break nous a fait beaucoup de bien, et nous avons pris la décision d’adopter un enfant. Nous avons fait toutes les démarches et obtenu l’agrément pour adopter un enfant en Asie.

Mais la vie peut être retorse et vous rattraper là où vous vous y attendez le moins … Et c’est là que tout a basculé. La perte de mon père dans un accident de voiture a fait voler notre couple en éclats et nous avons divorcé. Fin du premier acte, et mise en attente de ce désir d’enfant inassouvi, le temps d’accepter le deuil.

Et puis la vie a repris ses droits, et j’ai fini par rencontrer quelqu’un … Qui ne cachait pas qu’il ne souhaitait pas d’enfant, pas de responsabilités, pas de fil à la patte. J’ai accepté le deal, tout en sachant dans ma tête que ce serait provisoire. Nous avons pas mal voyagé et profité de la vie. Mais quand j’ai fêté mon 40ème anniversaire, il manquait toujours ce petit quelque chose à ma vie, cette petite partie de nous qu’on appelle un enfant. Ma vie était vide, ne me servait à rien. J’ai alors annoncé à mon compagnon que j’allais commencer à me renseigner pour adopter un enfant, que je savais très bien que tel n’était pas son projet et ne l’avait jamais été, et qu’il était libre soit de me suivre sur ce chemin, soit de s’arrêter là, ce que je comprendrais fort bien. Moyennement emballé, il m’a suivie. Il a bien traîné des 4 fers tant qu’il a pu, mais j’étais lancée et rien n’aurait pu m’arrêter. Donc j’ai déposé un dossier de demande d’adoption et l’histoire s’est répétée …

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Quelles démarches avez-vous dû entreprendre pour devenir parents ?

Nous avons dû consulter un psychiatre par deux fois (obligation légale pour le dossier), recevoir à 4 reprises la travailleuse sociale (qui s’est révélée être vraiment extraordinaire et nous avons eu beaucoup de chance), réunir tout un tas de documents, répondre à des questions plus ou moins indiscrètes (pourquoi une fille ? pourquoi vouloir un enfant ? que pensions-nous pouvoir lui offrir ? Quelles études envisagions-nous pour cet enfant ? etc.). Nous étions en janvier ou février 2009 et le dossier était enfin complet, nous en avions fini avec les réunions, les questions, les visites médicales, etc. Et c’est là que la travailleuse sociale nous indique que notre dossier est très bon, qu’il va passer en commission certainement en juin, mais que … il faudrait qu’on se marie !!!!! Personnellement je n’avais jamais envisagé de me remarier ; nous sommes donc restés là, les bras ballants, à se regarder et à se demander quoi faire. Je ne voulais pas non plus que mon partenaire se sente obligé, du coup j’étais un peu coincée. Et en fait nous avons, d’un commun accord, décidé de nous marier. Il fallait, idéalement, le faire avant la commission de juin, ou tout du moins pouvoir annoncer la date pour qu’elle soit inscrite au dossier … Pas de temps à perdre, donc ! L’assistante sociale a été bluffée quand nous lui avons confirmé quelques jours plus tard que le mariage aurait lieu en juin !

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En tout et pour tout il aura fallu à peine un an pour finaliser le dossier, ce qui en soi n’est pas si long, bien que ce soit très contraignant.

A partir du moment où j’ai su que notre dossier était viable, j’ai commencé à démarcher les OAA (Organismes Agréés à l’Adoption) pour indiquer que nous attendions d’avoir notre agrément et expliciter notre projet, afin d’ouvrir un dossier. Et là, douche froide : nous étions trop vieux pour qu’on nous confie un enfant de moins de 6 ans, et pour certains nous étions trop vieux tout court. Déception, amertume, colère aussi parce que cette barrière d’âge mise par les OAA français n’existe pas dans les pays d’origine des enfants, c’était donc un frein supplémentaire pour réduire encore le nombre de dossiers d’adoptants, qui n’était pas demandé par les pays d’origine.

J’avais toujours en tête l’idée d’adopter en Asie et je suis assez tenace ; sachant que les lois de ces pays en terme d’adoption sont assez volatiles et peuvent changer du tout au tout en l’espace de 6 mois, j’ai convaincu mon mari (eh oui, nous étions mariés !) de partir au Vietnam et au Cambodge, et de voir sur place s’il y avait moyen de rencontrer des responsables. Nous sommes donc partis en vacances, moi avec en tête l’idée d’axer ces vacances et chacune des étapes de notre voyage sur l’adoption. Nous avons dû changer je crois 5 ou 6 fois de guides durant ce voyage, en fonction du lieu où nous nous trouvions et chaque fois je leur ai sorti mon petit discours et leur ai demandé s’ils savaient vers qui nous pourrions nous tourner, et si possible de nous y déposer en lieu et place d’excursions prévues.

Rien malheureusement n’est sorti du chapeau. J’ai fait une dernière tentative lors d’une excursion journée sur une jonque, sur la Baie d’Halong. Encore une fin de non recevoir. En vérité, il nous restait un choix assez restreint : l’Afrique, la Polynésie Française, ou la Russie. Et là, sur une jonque au milieu de nulle part, discutant avec des gens qui étaient pour nous de parfaits inconnus bien que partageant le même voyage que nous, ils m’ont dit « ben si tu veux la Russie, nous on peut t’aider » … J’en suis restée estomaquée.

De retour en France, et contre toute attente suite aux connaissances que nous pouvons nouer en vacances, ils ont tenu parole et m’ont donné les coordonnées de la personne qui allait m’aider, et qui avait travaillé quelques années dans un OAA. Forte de cette recommandation, j’ai à nouveau contacté l’OAA en question, celui-là même qui m’avait indiquée deux mois auparavant que mon dossier n’était pas recevable car nous étions trop âgés, et là le miracle s’est opéré : notre dossier a été accepté ! Nous avons donc par la suite effectué toutes les démarches et répondu à toutes les exigences exprimées par l’OAA (les mêmes que pour n’importe quel couple adoptant) afin de déposer une demande auprès de la Russie.

Et c’est ainsi que l’aventure Sasha a commencé …

 

Qu’avez-vous fait ensuite ?

Nous voilà donc à rencontrer l’OAA qui allait gérer notre dossier, un des rares à travailler avec la Russie (à cette époque ils étaient seulement 3 à être accrédités pour ce pays). Inutile de dire qu’ils ne nous ont pas accueillis les bras ouverts, notre tour de « passe passe » dû au hasard des vacances ne leur ayant pas franchement plu !

Nous avons eu un premier entretien afin de présenter notre dossier, et qu’ils nous expliquent comment les choses allaient se passer. A l’issue de cet entretien ils nous ont remis une liste (qui m’a paru interminable) de documents à fournir et de démarches à entamer. Chaque document à fournir devait être certifié conforme par la mairie de notre domicile, et ensuite apostillé par le Tribunal de Grande Instance de Paris. J’y ai donc consacré quelques-unes de mes heures de déjeuner, je ne pourrais même plus les compter tellement il y en a eu !

On nous a demandé de passer exclusivement par leur agence de voyages dédiée pour commencer à organiser les formalités d’un voyage en Russie. Bien sûr le tarif était deux fois celui que nous aurions eu en nous débrouillant seuls, mais pour le premier voyage nous n’avions pas vraiment le choix.

Début avril, l’OAA nous contacte pour nous proposer un apparentement (rencontrer un enfant sur place et déterminer si oui ou non nous souhaitions l’adopter). Départ à peine 3 semaines plus tard … Tout ce que nous savions c’est qu’il s’agissait d’une fille, qu’elle avait 18 mois (comme quoi quand je parlais plus haut des contraintes des pays d’origine des enfants qui n’étaient pas respectées par la France, nous y voilà !). J’étais folle de joie ! Une petite fille, et si jeune, c’était du coup complètement inespéré ! Moi qui avais commencé à apprendre le Russe, me disant que cet enfant aurait au moins 5 ans et qu’il faudrait donc le comprendre a minima et qu’il puisse aussi nous comprendre … !!!!

Donc me voilà en pleine effervescence à finaliser tous les papiers, à contacter l’agence de voyages pour obtenir l’invitation qui allait nous permettre de demander nos visas. Encore un gros coup de stress, car obtenir un visa pour la Russie n’est pas un jeu d’enfant. Mais je suis tellement sur mon petit nuage que rien ne compte, aucun obstacle ne peut me décourager.

Nous voilà billets et visas en poche, à parler de ce qu’il faut emmener pour l’enfant à lui laisser après notre départ.

 

Comment s’est passée la rencontre avec votre fille ?

Elle s’appelait Alexandra, avait 18 mois, était blonde aux yeux bleus. Souhaitions-nous la rencontrer ? Quelle question, évidemment qu’on voulait, que je voulais !!!!
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A notre arrivée à l’orphelinat, la directrice nous attendait. Elle a parlementé un peu avec la personne de l’OAA qui nous accompagnait et puis nous nous sommes installés dans la pièce d’accueil. Là on nous a donné tout le pédigrée de l’enfant : ses vaccins, ses problèmes de santé, à quel âge elle était arrivée à l’orphelinat et dans quelles conditions, les conditions de sa naissance en terme de santé, bref un max d’informations tellement décourageantes qu’on aurait pu partir au triple galop. Tout ça a duré un bon moment, et moi je trépignais. C’était bien gentil et important c’est vrai, mais je voulais la voir, elle, me faire une idée de cette enfant.

Et enfin elle est arrivée, dans les bras d’une des nurses, un peu impressionnée. Elle était minuscule (pour 18 mois elle ne pesait que 5.8 kgs et mesurait 69 cm), avait les yeux bleus un peu effrayés, pas de cheveux (on se demande d’ailleurs comment ils ont pu savoir qu’elle était blonde !) dans des vêtements et des chaussures pas du tout adaptés. J’en avais les larmes, j’avais attendu ce moment si longtemps. Bien qu’intimidée, elle n’a pas rechigné à venir vers nous. Je l’ai faite marcher, elle a adoré ça ! Et puis nous nous sommes assis, nous lui avons montré un mini album de photos de nous, de la maison, du chat. Nous lui avions aussi amené un doudou, une tétine, et un livre et un jeu. Elle a regardé le livre assise sur mes genoux. Mon mari aussi a joué avec elle. Malgré tout ce qu’on nous avait dit, elle avait l’air d’aller aussi bien qu’on peut aller quand on est en orphelinat en attente de gens pour vous aimer ; et elle avait apparemment une bonne rhino. J’ai su que j’allais dire oui. Mon mari lui était partisan d’attendre le dernier jour de notre séjour pour donner notre réponse, mais moi je voulais la donner de suite, pour que quelqu’un lui dise à elle aussi que nous allions l’adopter, qu’elle allait avoir une famille. Et nous avons signé le lendemain !

Le lendemain nous avons effectué toutes les formalités légales sur place auprès d’un notaire et nous nous sommes reposés un peu. Dans l’après-midi nous sommes retournés voir notre fille une dernière fois avant de reprendre le chemin de la France. J’étais malheureuse de repartir sans elle, de me dire qu’elle allait devoir encore attendre plusieurs mois qu’on finalise les documents nécessaires. Mais c’était la procédure et nous n’avions pas le choix. Nous sommes donc rentrés en France, mais curieusement le retour m’a paru moins pénible qu’à l’aller car ça y était … j’avais signé pour mon enfant.

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Une fois la première rencontre effectuée, que vous restait-il comme démarches à effectuer ?

La vie a continué et les démarches pour l’adoption aussi … Il nous fallait maintenant fournir des documents sur le revenu minimum en France, sur nos voitures, nos comptes bancaires et nos livrets d’épargne, attestation de l’OAA pour les rapports de suivi d’adoption, attestation du bailleur, attestation de l’employeur, casier judiciaire, etc … mais surtout il nous fallait réunir dans un seul et même tableau les certificats de médecins de spécialités différentes attestant de notre bonne santé (cancérologie, maladies tropicales, cardiologue, pneumologue, maladies vénériennes, dermatologue, toxicologue, neurologue …). Là j’étais dépassée et nous n’avions pas beaucoup de temps. Rencontrer un tel nombre de médecins dans un délai très court, c’était hors d’atteinte. J’ai donc consulté mon généraliste, un médecin comme on n’en voit plus beaucoup, et lui ai expliqué la situation. Il m’a communiqué les noms d’amis à lui, et il a ainsi couvert l’ensemble des besoins. Il m’a dit qu’il allait les appeler pour les prévenir de ma démarche et que dès le lendemain j’allais pouvoir les contacter pour prendre des rdv urgents. Ce que j’ai fait. Nous avons couru aux 4 coins de Paris et même en banlieue, car bien sûr ils n’officiaient pas dans le même hôpital ! 10 jours plus tard, j’avais ma liste remplie et je n’avais plus qu’à aller la faire valider par mon médecin traitant, puis par le CNOM.

Ca y était, le dernier document était validé. Il ne manquait plus que l’apostille et nous allions partir ! Mais voyez-vous, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Et l’OAA qui nous accompagnait a perdu son accréditation à travailler avec la Russie. Il a donc fallu en catastrophe refaire tous les documents en remplaçant leur nom par celui du Conseil Général, re-faire certifier par la mairie et à nouveau tout faire apostiller. C’est une amie qui s’est collée aux apostilles et a passé chacune de ses heures de déjeuner pendant une semaine à faire le siège au Tribunal pour les obtenir. Ce n’est pas pour rien que c’est elle que j’ai choisie pour être la marraine de ma fille. Sans elle …

Nous sommes donc partis en Russie le 28 juin pour le jugement. Un vrai jugement, dans un vrai tribunal, mais en Russie … avec un juge, un procureur, un traducteur, et la cage aux fauves à côté de nous. La juge nous parlait en russe, nous répondions en français avec interdiction de regarder notre traductrice car cela aurait été perçu comme un manque de respect. Presque trois longues heures non stop de questions auxquelles il fallait répondre presque spontanément, dont une qui a été pour moi compliquée à gérer « Madame si vous avez déjà divorcé une fois, qu’est-ce qui vous fait penser que vous ne divorcerez pas une deuxième fois ? »…

Et un autre moment tout aussi pénible « Vous savez que cette petite fille a un frère ? » Oui, nous venions de l’apprendre, juste avant de rentrer en séance. On venait de nous dire que ça ne poserait pas de problème car les enfants ne se connaissaient pas, n’étaient pas dans le même orphelinat, et que ce petit garçon apparemment était très malade et non adoptable. A quoi la juge nous répond qu’elle n’a pas les mêmes informations sur sa santé dans son dossier. Souhaitons-nous réfléchir et adopter les deux ? Nous n’avions un agrément que pour un seul enfant ; si nous disions oui pour adopter les deux cela voulait dire retourner illico en France et refaire toute la procédure pour obtenir un agrément pour deux enfants. Refaire tous les documents qui entre-temps seraient devenus caducs car ayant plus de 3 mois. Alexandra souffrait toujours des bronches depuis avril, et comme je l’ai dit plus haut, elle était au stade II du rachitisme (5.8 kgs à 18 mois). Il fallait la ramener rapidement en France.

La décision a été vite prise : NON, nous souhaitons adopter cette petite fille, et elle seule. Mais j’en ai beaucoup voulu à la personne qui nous accompagnait pour l’OAA de ne rien nous avoir dit avant.

Enfin, fin de la séance, on nous prie d’attendre dans le couloir la décision … 5 minutes, 10 minutes, 15 minutes, c’est long, c’est très long … Et enfin la porte s’ouvre et la juge nous dit « DA » … Je me serais fait dessus, sans être vulgaire !!!

Maintenant il allait falloir attendre encore 10 longs jours avant qu’elle soit officiellement notre fille et puisse venir avec nous. Car en Russie, à partir du moment où le juge dit DA, un membre de l’entourage de l’enfant, quel qu’il soit, peut casser le jugement …

Mais nous avons eu de la chance, personne n’est venu et après avoir passé 10 jours à côté de l’orphelinat pour pouvoir aller lui rendre visite tous les matins et tous les après-midis, nous avons pu l’emmener. Enfin !!!!!!

Il ne nous restait « plus qu’à » obtenir son passeport, son visa, acheter son billet d’avion, récupérer tous les papiers officiels et … hop nous allions pouvoir rentrer en France.

Et là, pour une fois, rien n’est venu contrarier nos plans ! Je savais qu’il me restait encore beaucoup de choses à faire une fois de retour en France, mais j’avais avec moi l’essentiel : ma fille !

 

Comment se sont passées les premières semaines de Sasha en France ?

21 juillet 2010 … Ca y est nous sommes parents, et de retour en France ! Famille et amis sont venus nous accueillir à l’aéroport.

Sasha a découvert sa chambre, son lit, son nouvel environnement, le chat de la maison, et elle a commencé à s’emparer de ses jouets.

Quant à moi, j’avais pas mal de démarches administratives à effectuer : faire enregistrer son arrivée à l’Ambassade de Russie, faire enregistrer son arrivée au Conseil Général, la faire immatriculer sur mon numéro de Sécurité Sociale (grands moments de bonheur !), et envoyer un dossier de demande de filiation et d’extrait d’acte de naissance au Tribunal de Nantes. Tant que nous n’avions pas leur retour, Sasha n’était pas notre fille aux yeux de la France mais… elle n’était pour autant plus russe non plus. Je stressais qu’il nous arrive quoi que ce soit dans cet intervalle de temps, car je n’osais pas imaginer ce qu’il adviendrait d’elle. Elle était dans un « vide juridique ». Nous avons attendu ce satané extrait d’acte de naissance presque un an et je les appelais quasiment tous les mois. Entre-temps je devais aussi m’occuper de la santé de Sasha. Ses bronches en premier lieu, et puis un vrai bilan complet comme si elle venait de naître, pour savoir quel était son groupe sanguin, ses carences, son foie …

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Merci beaucoup, Sophie, pour ton témoignage. 🙂 ! Très honnêtement, je n’avais pas idée que les démarches pour adopter étaient à ce point compliquées. Bravo d’être allée jusqu’au bout et d’avoir fait en sorte que ton projet d’enfant se concrétise malgré tous les obstacles qui se trouvaient sur ta route ! À tous ceux qui envisagent l’adoption, j’espère qu’un témoignage comme celui-ci vous donne espoir et vous incite à vous battre.

L’aventure ne s’arrête pas là ! Si le récit de Sophie vous a plu, sachez que nous la retrouverons très prochainement pour découvrir la suite de son témoignage, tout aussi poignant.

 

À très vite,

Céline.