© Photo : Julie Perrot

Cela faisait longtemps que j’avais envie de vous présenter Martine,
la très talentueuse photographe de The Tamarind Tree.

En parcourant mon blog, vous avez dû voir apparaître ce nom plein de fois

car Martine a pris des photos de nous que je trouve canons,
alors, évidemment, quand je choisis les photos qui illustreront mes billets,
je ne peux m’empêcher d’aller régulièrement piocher parmi les siennes 😉 !

En plus d’être une grande photographe, Martine est d’une gentillesse incroyable,

maman de deux petites filles et partage avec moi le goût des voyages.
Elle a donc plein de choses à partager …

 

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Martine, j’ai 31 ans et j’habite à Paris. Je suis photographe de famille et mariage et travaille aussi en duo avec mon mari qui est réalisateur et photographe. On nous connaît sous le nom de The Tamarind Tree ! Nous avons deux filles de 3 ans et 10 mois.

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© Photo : Julie Perrot

 

Comment et pourquoi es-tu devenue photographe ?

La photographie est entrée dans ma vie assez tardivement. J’ai toujours été attirée par l’image, la lumière (au cinéma comme en photographie) mais je n’ai jamais pensé créer moi-même des images.

Quand j’avais 23 ans, j’ai décroché un job en Chine et j’y suis allée sans savoir que j’y resterais cinq ans et que c’est là-bas que j’aurais ce déclic. Le rapport à l’autre et à l’inconnu est différent en Chine, les gens ne craignent pas le regard de l’autre, au contraire, ils le cherchent ! J’ai eu rapidement envie de sortir mon appareil (un argentique qu’on m’avait offert pour mes vingt ans) pour capturer les visages que je croisais au quotidien, que ce soit au parc, dans la rue, au resto, à l’aéroport. C’est devenu mon outil pour aborder les gens (et pratiquer mon chinois) et apprendre à les connaître. Je n’ai photographié qu’en argentique les 4 premières années et c’est en ratant beaucoup de pellicules que j’ai appris à apprivoiser la lumière, le sujet, les angles. Pendant ces années de “découverte” de la photographie, j’ai fait des séries de portraits d’inconnus, participé à de petites expositions par ci par là. J’ai pas mal d’archives photo que je n’ai encore jamais montré ! L’approche documentaire m’attire beaucoup, encore maintenant mais créer une série photographique – documentaire qui plus est – peut être un projet de plusieurs mois, voire années et j’ai laissé cette démarche de côté depuis que j’ai eu mes enfants, par manque de temps et de disponibilité émotionnelle aussi.

En attendant de me consacrer de nouveau à un projet de série, faire de la photographie de famille et de mariage m’apporte beaucoup, j’y retrouve tous les éléments qui m’attirent dans la photo, la rencontre (la partie la plus enrichissante selon moi), l’approche documentaire dans le fait de capturer un vrai moment plutôt que de le créer de toutes pièces, et tout le travail nécessaire pour capter une émotion chez quelqu’un et la traduire en image de la manière la plus juste et belle tout simplement.

martine

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Comment parviens-tu à organiser ta vie de freelance?

On est en freelance tous les deux et ce qu’on peut dire c’est que les semaines ne se ressemblent pas!

On travaille souvent ensemble pendant la saison des mariages mais aussi séparément, lui sur ses projets documentaires et moi sur toutes les séances famille et couple. Nos emplois du temps se croisent souvent, s’emmêlent aussi, on n’est pas loin du casse-tête chinois.

Avant d’avoir des enfants, cette vie de freelance était très simple à gérer. Depuis que l’on a des enfants, tout le monde doit s’adapter, eux inclus.

On travaille souvent le weekend et en soirée donc pendant les périodes scolaires ça requiert beaucoup de flexibilité et d’endurance. Je peux vous dire que le réveil du matin pique les yeux!

On profite du fait que les enfants soient encore petits pour tous partir lorsqu’il y a un projet à l’étranger. C’est un challenge car il faut que tout le monde trouve ses repères rapidement sur place mais c’est la grande aventure à chaque fois et on adore! Nos enfants sont souvent dans les parages pendant les tournages et je trouve que c’est enrichissant pour eux comme pour l’équipe de tournage car ça permet à deux univers (pas forcément connectés!) de se découvrir. Et puis ils sont aussi la meilleure excuse pour prendre une pause :-).

Pour la petite histoire, l’an dernier, notre deuxième fille avait tout juste trois semaines lors du premier mariage de la saison. On a commencé à la garder en écharpe en alternant chacun au fil de la journée. Un jour, je me suis même retrouvée à devoir sauter d’une barque (par laquelle arrivait la mariée) pour rejoindre la berge à pied avec de l’eau jusqu’aux cuisses, ma fille en porte-bébé et mon matériel photo, sans compter les 200 invités qui nous regardaient effarés (bon je crois qu’ils regardaient surtout la mariée !).

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Pour toi, l’endroit idéal avec des enfants, c’est … ?

Quand on voyage bien sûr !

Ce n’est pas évident de profiter d’eux au quotidien car les journées sont très rythmées. Les weekends passent à une vitesse folle et à moins de sortir de Paris, c’est difficile de faire une activité chouette avec les enfants sans avoir réservé bien en avance ou sans être prêt à faire la queue pendant 1h ! Il y a peu de place pour la spontanéité et peu de place tout court pour se défouler :-).

Le voyage est avant tout un moment où on se consacre à eux à 100%, on est moins sur nos ordis et téléphones (difficile d’y échapper au quotidien avec nos métiers …), je trouve qu’ils grandissent beaucoup à chaque fois.

Ils ont aussi franchi des étapes importantes de leur développement pendant certains voyages, telles que la marche (sur les plages du Mexique), la propreté (un pot en forme de grenouille qui est devenu notre cinquième passager au Québec) ou encore l’abandon de la tétine (par chance perdue sur une route en Sardaigne!).
Depuis qu’on a des enfants, on pose un regard différent sur chaque pays que l’on visite notamment par la vision qu’eux ont des choses.
Les interactions avec les locaux ne sont pas les mêmes quand on est en couple ou en famille, c’est une autre manière encore plus intéressante d’accéder à la culture d’un pays.

 

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martine

 

Que conseillerais-tu aux parents qui souhaitent voyager en famille ?

Choisir la destination par rapport à l’âge de son enfant. Avec un bébé, jusqu’au moment de la marche je dirais, on peut aller n’importe où, ville ou montagne, peu importe. Une fois que l’enfant peut marcher, c’est bien de pouvoir aller dans un endroit où il va pouvoir s’amuser en se déplaçant.

On ne vise plus les grandes villes mais plutôt les grands espaces de nature pour l’instant car l’une de nos filles marche mais l’autre se déplace à quatre pattes par exemple.

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Poser ses valises plusieurs jours dans un même endroit, ça permet à l’enfant de se construire des petites repères et on n’a pas l’impression de passer sa vie à défaire et refaire les sacs :-). C’est également un bon moyen de s’immerger dans la vie locale, je me souviens qu’on est restés 10 jours sur une toute petite île mexicaine (Isla Mujeres, dans le Yucatan) et on avait participé à tous les événements qui se passaient sur l’île avec les locaux, du marathon à la fête du village, c’était hyper chouette et ça nous a permis de rencontrer plein de gens!

En parlant de valise, on a découvert une astuce récemment pour bien organiser les bagages, compartimenter les affaires de chacun avec de grande pochettes! (oui je sais, vous allez vous dire que je suis maniaque mais c’est le contraire !). On s’y retrouve beaucoup plus facilement et c’est un vrai gain de place et de temps.

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Savoir où se trouve le médecin/l’hôpital et le supermarché le plus proche sont devenus des incontournables pour nous, que ce soit pour soigner un éventuel bobo (ça arrive plus souvent qu’on ne le pense !) ou se ravitailler en couches et petits pots pour les bébés (croyez-moi une pénurie de l’un deux et vous serez bien embêtés !).

 

Après tous ces conseils “logistiques”, le dernier conseil que j’aurais à donner est de profiter du moment présent et de simplifier les choses le plus possible. On prévoit une activité par jour et on se laisse entraîner par ce qui se présente à nous.

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Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

De belles rencontres, de chouettes projets photographiques, une bonne santé pour toute la tribu (croyez-moi, cette phrase prend tout son sens avec des enfants en bas âge !), des voyages et toujours un stock de café pour bien démarrer la journée :-). Ah et comme dirait ma mère : “gagner le gros lot !”.

 

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© Photos : The Tamarind Tree

 

Merci beaucoup Martine pour ton témoignage authentique, tes bons conseils et l’évasion que nous procurent tes photos !!

 

Bon week-end à tous, et à très vite.

 

Céline.