choisir-lislande-avec-enfants

 

 

Cet été, nous avons voulu faire notre premier voyage avec les enfants.
Nous souhaitions tous les deux nous couper un peu du quotidien en nous évadant en famille. Et, en ce qui me concerne, après deux grossesses rapprochées et des journées quasi entièrement focalisée sur les enfants, j’avais particulièrement envie d’en prendre plein la vue, avec des paysages à couper le souffle et de profiter de chaque instant de ces vacances à quatre dans un cadre particulièrement enchanteur.

L’idée d’organiser un voyage avec nos deux loulous de 1 et 3 ans a d’abord effrayé Damien qui n’arrivait pas à se projeter détendu dans un pays étranger avec deux enfants en bas âge à gérer, dont un qui ne marchait pas et qui ne mangeait pas encore tout à fait comme nous, deux qui portaient encore (partiellement) des couches, la gestion logistique que représentait chaque déplacement et la possibilité qu’il leur arrive quelque chose (comme être malades, se perdre, ou pire encore …). Mais il a finalement laissé tomber ses craintes pour me suivre dans cette aventure.

Il nous a alors fallu choisir la destination qui conviendrait à tout le monde.

Nos critères de départ :

Les critères à prendre en compte afin de choisir une destination de voyage sont très personnels et varient donc évidemment d’une famille à l’autre, selon les envies et priorités de chacun. En ce qui nous concerne, les éléments qui nous semblaient importants étaient les suivants :
– Choisir un pays sûr
– Limiter la durée du trajet en avion (pour que le vol ne paraisse pas interminable aux enfants)
– Limiter le décalage horaire (pour ne pas trop perturber les enfants)
– Éviter les grosses chaleurs, les moustiques et les vaccins exotiques aux enfants
– En prendre plein la vue avec une destination vraiment top qui nous faisait rêver (nous aimons les beaux paysages sauvages, les grands espaces et la photo)
– Choisir une destination qui intéresse aussi les enfants (donc si possible avec de la nature et des animaux à observer)
– Pouvoir accéder facilement aux sites incontournables (c’est-à-dire pouvoir apprécier les principaux points de vue sans avoir à crapahuter pendant de longues heures de treks en portant les deux loulous !)
– Éviter les hordes de touristes des destinations très prisées
Comment ça, on avait une liste longue comme le bras ?! 😉

Nous avons donc peu à peu éliminé nos targets potentielles (le Canada, les Pays Bas, et les îles Lofoten) pour choisir l’Islande, et elle a dépassé toutes nos attentes !

 

La nature à l’état brut

– Des paysages exceptionnels :
À peine sortis de Reykjavík pour démarrer le road trip, nous sommes saisis par les paysages exceptionnels qui s’offrent à nous. Et cette sensation ne nous a pas quittés pendant toute la durée du séjour. À chaque nouveau virage, une nouvelle perspective et le même éblouissement. Je me suis même surprise à dire « waouh » (toute seule et à voix haute !) en découvrant Jökulsárlón, une lagune glaciaire sur laquelle flottent des icebergs dans le sud est du pays. C’est simple, c’est tellement beau que j’ai eu la sensation qu’aucune photo ni vidéo ne rendrait de toutes façons hommage aux lieux. À croire que ça serait ça le secret de l’Islande : qu’elle se vit, et ne se raconte pas ?


– Une grande sensation de liberté :
Dès que l’on s’éloigne un peu du Cercle d’Or (zone touristique à proximité de Reykjavík), on apprécie cette sensation d’être seuls ou presque et d’avoir ces grandes étendues quasiment pour nous tous seuls. Notre plus grand pouvait courir, s’éloigner un peu seul et notre plus petit aimait observer l’herbe, les fleurs et les oiseaux. Le temps se suspend alors et on savoure le fait de pouvoir simplement respirer le grand air et se sentir vivants. C’est très appréciable de pouvoir juste prendre le temps de prendre son temps lorsqu’on voyage. Et le fait de voyager avec des enfants en bas âge nous offre cela. Le rythme est plus lent et on savoure plus l’instant présent. Nous profitions des pauses déj’ et des goûters notamment pour nous arrêter et pique-niquer quasiment à chaque fois (sauf quand le vent était trop fort) et nous nous retrouvions seuls ou presque dans des cadres plus beaux les uns que les autres. En Islande, on s’arrête où on veut, et certains font du camping sauvage (c’est autorisé) : c’est donc l’évasion complète et la liberté absolue.

– Même les animaux (d’élevage) sont en liberté
Qu’ils vivent sur terre, en mer ou dans les airs, il y a plein d’animaux à observer en Islande, à commencer par les moutons qu’on croise un peu partout. Ils restent toute l’année en liberté dans les plaines et montagnes islandaises. Une fois par an seulement, ils sont récupérés et tondus. Le reste du temps, ils vivent tranquillement leur vie de moutons. Pas étonnant donc qu’ils traversent parfois la route devant nous. En Islande, c’est l’Homme qui s’adapte à l’animal, et non l’inverse. Et ça, c’est plutôt sympa. Les enfants ont été très contents de les observer et parfois même de pouvoir les approcher malgré leur nature craintive (ils fuient habituellement la présence humaine).
Même lorsqu’ils vivent dans des champs clôturés (comme c’est souvent le cas pour les chevaux), les animaux disposent de grands espaces et donnent l’impression d’être « suffisamment » en liberté.


L’emblème islandais est certainement le macareux moine. Ces petits oiseaux, cousins éloignés des pingouins, vivent en mer mais se nichent, en période de reproduction, en haut des falaises où ils creusent de petits terriers. Nous pouvons donc les observer l’été sur les îles Vestmann, à Borgarfjörður eystri (dans la partie nord des fjords de l’est) et dans les fjords de l’ouest notamment.

 

Le climat

Nous avons fait ce voyage en été, période où le climat est le plus clément. Et nous avons eu la chance d’avoir bien meilleur temps que ce à quoi on s’attendait. Les températures ont été très douces pendant une bonne partie du séjour (entre 15 et 20°C) avec un pic à Reykjavík au dessus de 20°C, ce qui est très élevé (et pas bon signe pour la planète, ceci dit en passant). Nous n’avons eu qu’un jour affreux avec de très grosses pluies et sinon il a fait beau presque tous les jours (avec généralement de la grisaille le matin et un beau ciel bleu l’après-midi). L’avantage du temps changeant c’est que les nuages ne restent jamais longtemps !
En revanche, un vent glacial souffle en permanence, plus ou moins violemment et, du coup, la température ressentie peut vite être froide, surtout le long des côtes et aux sommets des falaises. L’expression « du vent à décorner les boeufs » prend tout son sens en Islande !
Donc quelle que soit la période de l’année où l’on part,  il faut penser à prendre des vêtements chauds et étanches.

 

Un pays « family friendly »

Nous le savons, nous avons beaucoup à envier à nos amis scandinaves pour la place qu’ils accordent à l’enfant dans leurs sociétés. En Islande, comme chez ses « voisins », tout est pensé en fonction des enfants et des familles. Cela change des pays d’Europe occidentale où tout est généralement pensé d’abord en fonction des adultes et où l’on inclut ensuite les enfants pour qu’ils s’adaptent à l’environnement existant.
Parmi les choses qui nous ont plu, on peut noter que :
– l’on trouve partout du mobilier et matériel adapté aux bébés et aux enfants (parfois sur demande).
Généralement, nous avons loué nos logements via Airbnb et l’on précisait à chaque fois que nous voyagions avec deux enfants de 1 et 3 ans. Spontanément, tout le matériel nous était proposé (parfois même plus que ce qu’on demandait) : lits, chaise haute, baignoire pour bébé. Les logements étaient tous pourvus de couverts pour enfants et presque tous de caisses de jouets et de livres (en islandais certes, mais, à leurs âges, ça ne changeait rien). Pour eux, c’était la fête car ils découvraient de nouveaux jouets à chaque fois ou presque. Résultat, ils ont à peine touché aux jeux et activités que j’avais emmenés pour les occuper quand nous passions un peu de temps « à la maison ».
Il y a des tables à langer partout, dans chaque resto ou point touristique (ou presque), même lorsqu’il s’agit d’une cascade avec des toilettes dans une mini cabane en bois. À partir du moment où une infrastructure est prévue pour les adultes, il y a de quoi changer les bébés. Et comme nous sommes dans un pays égalitaire, les tables à langer ne sont pas dans les toilettes des dames mais accessibles pour tous (le plus souvent dans les toilettes handicapés) : les papas ont donc autant de plaisir que les mamans à changer leurs enfants. Chez nous, c’est Damien qui s’en est chargé presque tout le temps. 🙂
– Chaque village, hameau, maison (?) – il n’y a parfois qu’une maison et un hôtel dans des endroits indiqués comme « villes » – est doté de parcs de jeux en extérieurs et de piscines.
Et quand on parle de piscines en Islande, on ne plaisante pas. Les islandais y vont quasi quotidiennement, quelle que soit la météo. Certaines sont dotées de hot pots (bassins à température contrôlée aux alentours de 38°C), la plupart sont en extérieur et toutes ont des toboggans et infrastructures pour enfants. Et elles ne coûtent rien (environ 3€ – c’est d’autant plus appréciable que tout le reste est vraiment hors de prix en Islande). Si nous en avons vu partout, nous n’avons testé qu’une des piscines de Keflavík, la veille de notre retour. Elle possédait plus de jeux pour enfants que ce qu’on trouve à la piscine près de chez nous lors d’une séance de bébés nageurs … Bassins de différentes tailles avec toboggans, escaliers, cabanes, jeux dans l’eau (seaux, moulins), différents types de fontaines, etc. Un régal ! Avec le recul, nous aurions aimé en tester davantage car les enfants s’y sont vraiment éclatés !
Les parcs sont dans la même lignée : immenses (même pour des villages de 100 habitants) et avec plein d’activités à tester : toboggans, balançoires, murs d’escalades, tyroliennes, parcours moteurs …). Dans les « grandes » villes, il y en a à tous les coins de rue.
– Les gens sont très gentils avec les enfants. Nous avions parfois l’impression qu’on était encore plus sympa avec nous parce que nous avions des enfants. Bon ça, je pense que c’est un peu partout pareil, mais étant donné que c’est notre premier voyage avec les enfants, je précise quand-même que c’est toujours agréable que les gens s’arrêtent pour nous dire un mot gentil sur les enfants ou pour essayer de communiquer avec eux, c’est gentil de nous proposer de passer avant parce qu’on a des enfants, c’est adorable de nous proposer de nous accompagner voir des animaux ou des parcs de jeux pour que les enfants en profitent.

 

Des sites très accessibles

Nous avons opté pour un road trip sur la route 1 qui fait tout le tour de l’île … en gros, l’itinéraire emprunté par tous. Cela nous a permis :
– de pouvoir nous déplacer pendant les siestes des enfants (surtout du plus jeune qui dormait encore matins et après-midis)
– d’avoir accès aux principaux points de vue sans faire de trop grosses balades.

En effet, même en se contentant de rouler sur la route 1, les paysages défilent sous nos yeux et il nous suffit souvent de descendre prendre quelques photos pour capturer l’essentiel. Nous faisions quand-même des promenades tous les jours mais avons essayé de ne pas dépasser les 2 à 3 kms à chaque fois pour que notre « grand » ne soit pas trop fatigué. Nous avons eu de la chance, il marchait très bien et avec plaisir. En balade, on discutait, chantait ou commentait ce qu’on voyait.
Le plus petit (qui ne marche pas encore seul) était dans un porte-bébé. Nous emportions quand-même presque toujours un deuxième porte-bébé pour le plus grand (pour le cas où), et parfois, il terminait la balade dedans. Pour ceux qui voyagent avec des plus grands ou sans enfant, il est tout à fait possible de faire de vraies grandes randonnées presque partout (avec certainement plein d’autres merveilles à découvrir) voire des treks de plusieurs jours into the wild.

« Le pays le moins dangereux au monde »

Évidemment, quand on voyage (avec des enfants), on essaie d’éviter les pays à risques. Avec l’Islande, on est servi ! Ses taux d’agressions et d’homicides sont les plus bas de l’OCDE et le pays est régulièrement classé comme étant le moins dangereux au monde. Si cette info théorique ne sert qu’à nous dire qu’on ne devrait pas craindre grand chose en partant là-bas, nous avons été surpris par le sentiment de sécurité palpable qui domine partout. Quelques anecdotes concrètes :
– Quand Damien est allé chercher la voiture de location, il a naturellement demandé où se trouvait la plage arrière. Le loueur l’a regardé, perplexe, ne comprenant visiblement pas trop pourquoi il en voulait une. Au bout de quelques secondes, il a compris :
« Ah, vous avez peur que quelqu’un veuille vous prendre vos valises ?
– Euh … oui!?
– Ne vous inquiétez pas, en 17 ans de locations, nous n’avons recensé que deux vols. Mais si vraiment c’est important pour vous, je peux essayer d’aller en trouver une.
– Non, ça ira. Merci. »
– Personne ne ferme sa voiture ni sa maison à clé et personne ne se fait jamais rien voler. Nous avons dormi une nuit dans la maison de photographes qui laissaient tout leur matériel photo (notamment de nombreux téléobjectifs …) visibles dans leur entrée. Ils ne fermaient jamais la porte à clé, recevaient régulièrement du monde, et ne s’étaient jamais rien fait voler. Une autre nuit, nous avons loué une maison isolée à la campagne. Nous nous sommes aperçus que nous n’avions même pas eu de clé pour fermer la porte.
Nous finissions, nous aussi, par laisser tout en évidence dans la voiture.
– Nous avons demandé à des résidents islandais quel était le travail de la police dans un pays où la criminalité est si faible. On nous a répondu qu’elle secourait régulièrement les animaux blessés …

Petits bémols

Vous l’aurez compris, nous avons tous adoré ce voyage ! On en a pris plein les yeux et partagé d’excellents moments en famille. Si c’était à refaire, nous repartirions demain … enfin, si on avait un budget illimité, car le plus gros point noir d’un voyage en Islande c’est son coût. Tout est horriblement cher sur place. Certes, l’Islande est une île et doit de facto tout importer ou presque (surtout vu les conditions météo du pays en hiver), certes le coût de la vie est bien plus élevé qu’en France, certes le pays est magnifique et même avec des prix vraiment indécents, je le conseille à tout le monde car, quelque part, c’est tellement beau qu’on en a quand-même pour notre argent, mais il faut sérieusement économiser avant d’y aller car c’est un des pays les plus chers au monde : pour vous donner une idée, une pizza au resto coûte dans les 40€, un pain dans les 10€ …

Donc, oui, nous repartirions demain mais nous ferions peut-être quelques petites choses différemment :
Nous réserverions les logements à l’avance. Nous avions lu en préparant le voyage qu’il était facile de trouver où dormir à la dernière minute. Nous nous étions donc dit qu’en réservant à la dernière minute, nous nous laisserions suffisamment de flexibilité pour rester plus longtemps quelque part si l’endroit nous plaisait ou si les enfants avaient besoin de se reposer. Or le tourisme explose d’années en années en Islande et aujourd’hui la demande est plus forte que l’offre. Résultat, nous avons eu beaucoup de mal à trouver des logements dans certains coins et nous nous sommes retrouvés deux fois dans des trucs vraiment pas terribles et bien sûr qui nous ont coûté un bras. Mauvaise idée donc : il faut réserver au moins 4 jours à l’avance pour trouver des trucs sympas et bien plus pour trouver des trucs sympas à un prix acceptable.
Nous ferions plus attention à la lumière. En été en Islande, il fait nuit en gros de 23h30 à 3h30. Et encore, il ne fait jamais vraiment nuit noire. Et comme les islandais vivent dans l’obscurité la moitié de l’année, ils profitent du soleil quand ils en ont. Du coup, ils n’ont jamais de volets. Les premières nuits, les enfants se sont réveillés très tôt le matin pensant que la nuit était finie. Au bout de quelques jours et grâce au camouflage des fenêtres que nous faisions tous les soirs, ils arrivaient à dormir un peu le matin. En fin de séjour, nous regardions toujours s’il y avait des stores et rideaux épais aux fenêtres avant de réserver. En repartant et en anticipant un peu plus nos logements, nous essaierions de vérifier cela systématiquement pour pouvoir préserver un peu plus leur sommeil … et le nôtre.

J’espère que ce billet vous a plu. N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire et à me dire si vous avez des questions. Je me ferai un plaisir de vous répondre.

 

À bientôt.

Céline.